Trois ans après avoir été chassé du pouvoir par la rue, Blaise Compaoré voit son procès par contumace s’ouvrir jeudi dans la capitale Burkinabé, un procès attendu non seulement par les opposants à l’ancien président, mais aussi par la population qui désire tourner définitivement la page Compaoré.
La Haute Cour de Justice du Burkina Faso devrait trancher sur l’implication présumée de l’ancien président dans la répression de l’insurrection de 2014 qui a entraîné sa chute. Blaise Compaoré n’est toutefois pas le seul accusé qui a été appelé à comparaître. Plusieurs de ses ministres sont également jugés dans cette affaire qui mêle pouvoir, argent et politique.
Les nombreux accusés sont poursuivis pour « complicité d’homicide volontaire et blessures volontaires » pour avoir participé au « conseil extraordinaire des ministres du 29 octobre 2014, au cours duquel ils ont décidé de faire appel à l’armée pour réprimer les manifestants » opposés à la modification de la Constitution qui devait permettre à Compaoré de briguer un nouveau mandat présidentiel.
Le procès ouvert jeudi se déroule néanmoins en l’absence du principal accusé. L’ancien président burkinabé est en effet toujours en exil en Côte d’Ivoire voisine. Toutefois, le procès est particulièrement médiatisé du fait de son impact sur les autres crises politiques qui sévissent actuellement en Afrique.
La communauté internationale veut en effet que ce jugement serve de mise en garde aux nombreux autres dirigeants africains qui tentent de forcer la législation de leurs pays respectifs en s’accrochant au pouvoir.