Les contingents militaires de la Minusma sont en première ligne dans la confrontation avec les groupes djihadistes au Mali, où ils craignent désormais pour leur propre sécurité au regard de la recrudescence des attentats terroristes, dont certains ciblent directement les éléments de la Mission onusienne dans le pays.
Ainsi, hier mercredi, au moins un casque bleu a été tué et neuf autres blessés à Tombouctou lors d’une attaque visant le camp de la force onusienne déployée sur place. Cette opération menée à l’aide de mortiers et de roquettes, fait actuellement l’objet d’une enquête minutieuse pour connaître les circonstances exactes de l’attaque.
Peu après les faits, l’attaque a été revendiquée par le GSIM, le Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans, une nouvelle faction djihadiste formée par quatre anciens groupes extrémistes, dont certains relevaient de l’Algérien Mokhtar Belmokhtar. C’est ce nouveau groupe terroriste qui fait planer le plus de crainte sur la sécurité des militaires de la Minusma.
Le GSIM avait déjà montré sa capacité de nuisance en lançant des attaques armées contre des positions de la Minusma. Début avril, un militaire français relevant de l’opération Barkhane déployée au Sahel, a été tué par des éléments du GSIM.
Cette attaque, loin d’être un cas isolé, illustre l’agressivité de cette nouvelle branche djihadiste qui cible en premier lieu les contingents militaires étrangers.
Les spécialistes estiment que la Minusma, qui dispose de quelque 12 000 militaires et policiers déployés sur le territoire malien, doit être renforcée. Seuls une augmentation des effectifs et un accroissement de l’artillerie des casques bleus pourraient inverser la donne, estiment-ils.