Une réunion pour le financement de la force antiterroriste du G5 Sahel se tient mercredi à La Celle-Saint-Cloud, près de Paris, autour des cinq pays du Sahel concernés, en plus de représentants de l’ONU, de l’Union africaine (UA), de l’Union européenne (UE), et des pays donateurs, notamment l’Arabie saoudite.
Le président français Emmanuel Macron, dont le pays est engagé avec 4.000 soldats de la force Barkhane et cherche à se désengager sans laisser de vide, et la chancelière allemande Angela Merkel, seront en première ligne. A leurs côtés, les cinq chefs d’État du G5 Sahel (Mali, Mauritanie, Burkina Faso, Niger et Tchad).
L’objectif est de trouver les financements nécessaires pour permettre aux 5.000 soldats de la force antidjihadiste conjointe d’être opérationnels. Car la menace s’accroît face aux groupes islamistes armés qui ne cessent de prendre de l’ampleur au Sahel.
Les besoins immédiats sont estimés à 250 millions d’euros, qu’il s’agit de porter à 400 millions lorsque la force du G5 Sahel tournera à plein régime. Les cinq pays du Sahel concernés contribuent à hauteur de 50 millions d’euros, le même montant promis par l’UE, alors que l’Arabie saoudite a promis une aide de 100 millions de dollars.
Mais, les efforts des pays européens pour réunir les fonds indispensables à la force du G5 Sahel sont plombés par la défiance de l’administration Trump. Les américains sont en effet réticents pour un tel soutien financier. Pourtant en Europe, Angela Merkel et Emmanuel Macron particulièrement, ne baissent pas les bras.
Six mois après la décision, prise en juillet 2017, de mettre sur pied une force régionale dédiée à la lutte antiterroriste au Sahel, les européens tiennent à rendre opérationnelle cette force le plus rapidement possible. Le clivage transatlantique sur cette question tient principalement à une question de proximité géopolitique.
De l’autre côte de l’Atlantique, le président Trump se considère peu concerné par les djihadistes du Sahel, ce qui n’est pas le cas des européens. Pour eux, l’instabilité en Afrique, particulièrement des pays subsahariens, nourrit les flux migratoires et la prolifération des réseaux de passeurs vers l’Europe.
La France a toutefois réussi à obtenir du Conseil de sécurité le vote, vendredi à l’unanimité, d’une résolution autorisant les 12.000 Casques bleus de la force de l’ONU au Mali (Minusma) à apporter un soutien logistique et opérationnel à la force du G5-Sahel.