Des sources sécuritaires tunisiennes ont rapporté la mort en Libye du Tunisien Ahmed al-Rouissi, connu sous le nom de guerre d’Abou Zakariya al-Tunisi, tué dans des combats entre des djihadistes de l’Etat islamique, dont il commandait une unité, et des forces libyennes près de la ville de Syrte.
Ahmed al-Rouissi était l’un des hommes les plus recherchés de Tunisie. Egalement haut responsable de l’organisation extrémiste tunisienne Ansar al-Charia, considérée comme terroriste par les Etats-Unis, l’homme était selon les autorités tunisiennes le cerveau des attentats qui ont coûté la vie à deux responsables de l’opposition tunisienne en 2013, Mohammed Brahmi et Chokri Belaïd. La Tunisie a également annoncé hier mardi avoir démantelé quatre cellules de recrutement de djihadistes pour la Libye et arrêté une trentaine de personnes dans le cadre du renforcement des contrôles à ses frontières. L’apparition d’une branche de l’Etat islamique en Libye a accéléré l’arrivée de djihadistes étrangers dans le pays, détournant ainsi de l’Irak et de la Syrie, une partie du flux des candidats au djihad. Le Premier ministre tunisien, dont le pays est frontalier de la Libye, a fait de la lutte contre les filières djihadistes l’une de ses priorités et annonçait la semaine dernière que quatre cents djihadistes avaient été arrêtés depuis sa prise de fonctions au début de février.
En Libye, au cours des derniers jours, des djihadistes de l’Etat islamique se sont opposés à des membres de la coalition de milices, notamment islamistes, Fajr Libya, pour le contrôle de la ville de Syrte. L’émergence de l’Etat islamique en Libye est une nouvelle donne qui vient encore ajouter à la confusion dans le pays que se disputent un gouvernement et un Parlement, soutenus par une armée et reconnus internationalement, et un gouvernement et un Parlement parallèles installés à Tripoli par Fajr Libya, qui s’est emparée en août de la capitale et d’une grande partie de l’Ouest du pays.