Les 82 lycéennes de Chibok libérées récemment par Boko Haram, après plus de trois ans de captivité, ont pu rencontrer leurs familles samedi dans d’émouvantes retrouvailles, alors que le groupe djihadiste continue se sévir, faisant six morts au moins durant le week-end.
Ce groupe de jeunes filles avait été libéré au début du mois en échange de plusieurs prisonniers du groupe extrémiste islamiste qui étaient détenus dans les prisons nigérianes. Depuis le rapt par Boko Haram de plus de 270 lycéennes de leur établissement scolaire à Chibok, dans le nord-est du Nigeria en avril 2014, plus d’une centaine ont retrouvé la liberté.
Une cinquantaine de filles s’étaient enfuies juste après leur enlèvement, et quelques rares autres ont réussi à fuir séparément. Cet enlèvement de masse qui avait suscité une indignation au niveau mondial, a été suivi par une large mobilisation internationale sous le slogan bring back our girls (ramenez nos filles).
Le CICR, le Comité international de la Croix-Rouge, et la Suisse ont mené des négociations entre les autorités nigérianes et les djihadistes qui ont abouti, en octobre 2016, à la libération de 21 autres filles. Aujourd’hui, plus de cent autres jeunes filles qui étaient âgées de 12 à 17 ans au moment de leur enlèvement, sont toujours détenues par le groupe terroriste.
Mais Boko Haram semble capable de négocier la libération de captifs tout en poursuivant ses opérations armées. Ce week-end encore, des combattants du groupe extrémiste islamiste ont tué six villageois organisés en milice, qui luttent aux côtés des forces de sécurité, dans le nord-est du Nigeria.
Lundi dernier, Boko Haram avait tué six autres agriculteurs dans un village près de Maiduguri, la capitale de l’Etat de Borno, dans le Nord-Est du Nigeria. Depuis 2009, la rébellion menée par Boko Haram a provoqué la mort de quelque 20.000 personnes au Nigeria et dans les Etats voisins, ainsi que le déplacement de millions d’autres.