Les déclarations de bonnes intentions n’ont pas manqué lors de la conférence sur le partenariat entre l’Afrique et les pays du G20 qui s’est tenue, lundi et mardi à Berlin à l’invitation de la chancelière allemande Angela Merkel, et en présence d’une dizaine de chefs d’Etat africains.
Pourtant, cette conférence baptisée solenellement «Partenariat G20 Afrique, investir dans un avenir en commun», a cruellement manqué d’engagements chiffrés et de délais précis. L’Allemagne qui assure la présidence du G20, a pris l’initiative de cette conférence avec l’espoir de convaincre les autres pays les plus industrialisés à un engagement plus ferme en faveur du développement en Afrique.
Dicté par la menace terroriste en Europe et les flux migratoires croissants en provenance notamment des pays subsahariens, le programme «Compact with africa» risque toutefois de ne pas recevoir le même accueil enthousiaste que celui affiché par Berlin. Wolfgang Schäuble, le ministre allemand des Finances, reste optimiste à ce sujet, en estimant que les autres pays du G20 ont intérêt à faire aboutir ce Plan Marshall pour l’Afrique, basé sur le co-développement.
Présent à Berlin, le président du Niger, Mahamadou Issoufou en convient. «L’Afrique a besoin de l’Europe qui, à son tour, a besoin de l’Afrique (mais) cela nécessitera des efforts de part et d’autre dans le cadre d’un partenariat gagnant-gagnant», estime-t-il.
Le président ivoirien Alassane Ouattara, a pour sa part estimé que le «Compact Africa» devrait principalement couvrir les projets d’infrastructure, de transport et d’énergie, dont l’Afrique a tant besoin. Ceci, en veillant à ce que «les conditionnalités croisées» ne constituent pas un frein à sa mise en oeuvre.
Paul Kagamé, le président rwandais a été plus direct en affirmant que le «défi, c’est de parvenir à faire les choses différemment et plus rapidement cette fois. Des tables rondes et des discussions sans fin ne résoudront pas nos problèmes ou le vôtre».
Quant au ministre marocain de l’Economie, Mohamed Boussaid, il s’est félicité que l’on ne parle plus aujourd’hui de l’Afrique sous l’angle de l’aide, mais en faisant prévaloir le potentiel africain en termes d’investissements et de codéveloppement.