En Algérie, le Premier ministre Abdelmajid Tebboune a été limogé mardi, soit un peu moins de trois mois après son entrée en fonction, une décision qui a surpris beaucoup d’observateurs sachant que son remplaçant n’est autre qu’Ahmed Ouyahia, le directeur de cabinet du président Abdelaziz Bouteflika.
Le limogeage de Abdelmajid Tebboune intervient sur fond de guerre des clans au sommet de l’Etat. Des sources proches de la présidence ont laissé fuiter qu’Ali Haddad, le puissant homme d’affaires proche du chef de l’Etat, aurait tout fait pour le départ de Tebboune.
De profonds désaccords étaient devenus patents entre le cercle proche du président et Abdelmajid Tebboune. Ce dernier tentait de réduire l’emprise des importations algériennes sur l’économie nationale, ce qui a touché les intérêts de grands pontes du régime.
Ce choix a été fatal pour le premier ministre remercié. Ses décisions économiques ont provoqué une vive opposition, y compris dans les rangs des hauts gradés de l’armée algérienne qui ont tout intérêt à ce que le pays continue d’importer.
L’Algérie continue en effet à importer l’essentiel de ses biens de consommation. Outre les biens d’équipements, le pays importe pratiquement tout. Que ce soit le lait, les légumes et fruits ou encore la farine, la majorité des produits consommés en Algérie sont importés.
Les clans au pouvoir évitent de modifier cette situation rentière pour nombre d’entre eux, et particulièrement pour les puissants généraux qui détiennent les monopoles d’importation de produits de large consommation.