La création mardi par le Conseil de sécurité de l’ONU d’un régime de sanctions spécial pour le Mali, intervient alors que deux Casques bleus de la Minusma ont été tués le même jour, dans une recrudescence des actes de violences perpétrés par les groupes armés qui fait craindre un avortement du processus de paix dans le pays.
Adopté à l’unanimité des membres du Conseil de sécurité, le texte reflète la détermination de la communauté internationale à réagir fermement face aux tentatives de faire échec au processus de paix et de réconciliation au Mali.
D’ailleurs, la résolution a été adoptée à la demande explicite du gouvernement malien, qui espère sauver l’accord de paix et de réconciliation au moment où les attaques contre les forces de sécurité et les soldats de la mission de l’ONU se multiplient.
Avec un objectif clairement dissuasif, la résolution 2374 permet de sanctionner les groupes et les individus qui rompent le cessez-le-feu ou agissent contre le processus de paix, ainsi que les parties qui les soutiennent par des ressources issues du trafic de drogues et de personnes.
La résolution permet de geler les avoirs et d’interdire les voyages des individus qui font obstacle à la mise en œuvre de l’accord de paix, signé en 2015 entre le gouvernement et des groupes armés, dont certains ont des velléités séparatistes dans le Nord du pays.
Elle dénonce aussi les nombreuses violations du cessez-le-feu et les violences qui ont touché le Mali au cours des derniers mois. Le Conseil s’inquiète notamment de l’importance que conservent des mouvements armés jihadistes comme Aqmi, Al-Mourabitoun, Ansar Eddine, ou le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao).