Le mouvement indépendantiste anglophone du Cameroun a défié ce week-end le pouvoir central en menant des manifestations durant lesquelles certains leaders d’opinion ont proclamé symboliquement l’indépendance des régions anglophones du pays, dans une escalade qui a coûté la vie à au moins sept civils.
Quadrillées par les forces de l’ordre, les manifestations avaient pour but de rassembler les populations des régions anglophones du pays, situées dans le Sud-Ouest et le Nord-Ouest du Cameroun. L’objectif est de faire pression sur Yaoundé, accusé de marginaliser ces régions au profit de la majorité francophone du pays.
Les séparatistes ont d’ailleurs choisi la date du 1er octobre pour battre le pavé. Cette date commémore en effet l’anniversaire de la réunification officielle des parties anglophones et francophones du Cameroun en 1961.
Mais alors que les manifestations battaient leur plein dans les villes sécessionnistes, des échauffourées ont éclaté entre police et manifestants, notamment à Buea, chef-lieu du Sud-Ouest, et Bamenda, chef-lieu du Nord-Ouest. Le bilan de ces violences s’élève à sept morts.
La police camerounaise a usé de gaz lacrymogènes pour disperser les protestataires. Mais des témoins ont fait état de tirs à balles réelles de la part des forces de l’ordre.
Dans le sillage des incidents du week-end, le président Paul Biya a condamné vigoureusement les « actes de violence » et appelé au dialogue afin de trouver une solution médiane entre l’indépendance et le fédéralisme.