Les ONG humanitaires s’interrogent si le HCR va rééditer l’opération de lundi, au cours de laquelle le Haut Commissariat aux Réfugiés a évacué vers le Niger quelque 25 migrants clandestins subsahariens qui étaient bloqués en Libye dans des conditions inhumaines, dans une première du genre qui pourrait être suivie par d’autres évacuations.
Les migrants concernés sont originaires d’Erythrée, d’Ethiopie et du Soudan. Ils sont hébergés dans une maison d’hôte à Niamey en attendant que leur demande de réinstallation dans un autre pays soit traitée.
La Libye a vu au cours des dernières années une croissance exponentielle du nombre de migrants subsahariens sur son sol. Une situation due en grande partie au chaos sécuritaire, à la porosité de ses frontières et à la multiplication des réseaux de passeurs.
A partir des côtes libyennes notamment, les migrants tentent d’embarquer clandestinement dans des bateaux de fortune à destination de l’Europe. Mais leur rêve est semé de nombreuses embûches, s’il ne finit par tragiquement au fond de la méditerranée.
Le dispositif de blocage anti-migrants imposé à partir de 2015 par l’Europe sur les côtes libyennes, a permis de réduire drastiquement le nombre d’arrivées sur le Vieux continent. En Italie, principale porte d’entrée des migrants à partir des côtes libyennes, les arrivées par mer ont chuté entre août et octobre de cette année de -76% par rapport à la même période en 2016.
Pourtant, des milliers de clandestins demeurent bloqués en Libye et la situation de détresse dans laquelle ils se trouvent a forcé l’Organisation des Nations Unies à intervenir. Le HCR pourra probablement actionner d’autres opérations de ce genre dans les prochaines semaines.