Le groupe marocain Saham a annoncé la cession de sa branche Assurance au géant sud-africain Sanlam, une opération valorisée à hauteur de 1,05 milliards de dollars et qui dépasse le cadre purement économique, puisque via cette transaction entre deux acteurs africains privés, le Maroc et l’Afrique du Sud ouvrent une nouvelle page axée sur le rapprochement politique et diplomatique.
L’actionnaire principal de Sanlam, Patrice Motsepe, quatrième fortune d’Afrique du Sud, n’est autre que le frère de Tshepo Motsepe, l’épouse du nouveau président sud-africain Cyril Ramaphosa. Cette proximité entre le milieu des affaires et le monde politique en Afrique du Sud pourra insuffler une nouvelle dynamique aux relations entre Pretoria et Rabat.
Les deux poids lourds économiques en Afrique ont récemment convenu d’un rapprochement politique avec la désignation réciproque d’ambassadeurs. L’offensive diplomatique menée depuis 2016 par le Roi Mohamed VI en Afrique a été concluante.
Reste désormais à actionner les mécanismes garants d’une bonne entente entre le Maroc et l’Afrique du Sud, avec en premier lieu le retrait de la reconnaissance par l’Afrique du Sud de la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD), proclamée par le front Polisario avec le soutien de l’Algérie.
Cette entité, purement théorique et qui n’est pas reconnue par l’ONU ni par aucune grande capitale dans le monde, est au cœur des problèmes diplomatiques entre les deux pays depuis plus de 14 ans.