L’insécurité persistante en Centrafrique pousse davantage de parties engagées à se retirer du pays, avec l’annonce en fin de semaine par le Gabon du retrait de ses troupes de la MINUSCA, la mission onusienne en RCA, au moment où les travailleurs humanitaires présents dans la ville de Bangassou (sud-est) menacent de cesser leur assistance.
Après 21 ans de présence dans le pays, les troupe gabonaises se désengageront en juin prochain de la MINUSCA. Cette annonce a été faite dans le sillage de la visite du président centrafricain, Austin Archange Touadéra, à Libreville où il a rencontré son homologue gabonais, Ali Bongo Ondimba.
Certains soldats parmi les quelque 450 militaires gabonais présents en RCA avaient été impliqués à plusieurs reprises dans des scandales d’abus sexuels. L’ONU avait diligenté une enquête, mais jusqu’à présent, aucun élément de l’ONU n’a été officiellement sanctionné.
Afin de mettre fin à la controverse, le contingent gabonais déployé en RCA va donc être rappelé. Mais, cette décision risque de fragiliser un peu plus la Minusca, dont l’effectif de 12 500 soldats est jugé insuffisant pour rétablir la sécurité dans le pays.
Ce retrait inopiné pousse l’ONU à chercher à combler le vide que laissera le départ des 450 militaires gabonais, et même à renforcer le nombre de Casques bleus déployés en RCA.
En novembre dernier, l’ONU avait déjà demandé un renforcement de la MINUSCA à hauteur de 900 hommes, mais aucun pays n’a encore annoncé de nouvelle contribution dans cette mission à cause de l’omniprésence des milices communautaires.