En Sierra Leone, l’ancien putschiste Julius Maada Bio, qui a marqué l’histoire de son pays dans les années 1990, a été déclaré vainqueur des élections présidentielles avec 51,81% des voix, une victoire à l’arraché contre Samura Kamara, le candidat de l’APC, le parti au pouvoir qui n’a récolté que 48,19% des votes.
L’actuel président Ernest Bai Koroma va donc quitter son poste après deux mandats constitutionnels à la tête du pays. Mais en dépit de sa victoire à la présidence, le SLPP, parti d’opposition dirigé par Julius Maada Bio, ne dispose pas encore d’une majorité absolue au Parlement.
Une situation « inédite » selon les observateurs, pour qui il y aura probablement une cohabitation entre l’APC, qui dispose de la majorité au Parlement et le SLPP qui détient la présidence.
Cette victoire en demi-teinte permet à la Sierra Leone de consolider un peu plus son assise démocratique et renforcer le jeu des pouvoirs. Une cohabitation avec séparation distincte des pouvoirs ne pourra être que bénéfique pour le pays, estiment des observateurs internationaux qui ont supervisé les élections présidentielles.
Cette situation est d’autant plus vraie au vu du bon déroulement du scrutin. Aucune fraude n’a été constatée lors du vote, même si le résultat est contesté par le candidat malheureux Samura Kamara. L’organe chargé du contrôle du scrutin n’a déploré aucun événement qui pourrait entacher les élections.