L’incertitude sur le sort du maréchal Khalifa Haftar commence à se répercuter sur son fief à Benghazi, dans l’Est de la Libye, où le chef d’état-major de l’armée nationale libyenne (ALN), le général Abdelrazak Al Nadhouri, bras droit du maréchal, a échappé de justesse, mercredi à un attentat à la voiture piégée.
Le général « est sorti indemne d’une tentative d’assassinat terroriste, après l’explosion d’une voiture piégée au passage de son convoi », mais au moins un civil a été tué dans l’attentat, a indiqué l’ANL dans un communiqué.
Après l’attentat manqué, le général Al Nadhouri s’est empressé de pointer la responsabilité de groupes « terroristes » défaits par l’ANL, l’armée nationale autoproclamée par le maréchal Haftar. Ce dernier, qui n’est plus apparu en public depuis plusieurs jours, serait toujours hospitalisé en France, mais des rumeurs ont rapporté sa mort.
C’est justement cette incertitude sur l’état de santé de l’homme fort de l’Est libyen qui peut expliquer l’attentat de mercredi, alors que divers groupes armés tentent de se positionner pour la succession. Des sources occidentales affirment, pour leur part, que des contacts sont entrepris discrètement pour assurer la succession en douceur du maréchal et éviter une nouvelle escalade de la violence dans l’Est de la Libye.
Car, si un calme relatif prévaut à Benghazi et sa région depuis que le maréchal Haftar est venu à bout des groupes armés se réclamant de l’organisation djihadiste Etat islamique (EI), la situation politique et sécuritaire dans le pays reste précaire.
L’ONU tente de mettre sur pied un début de réconciliation dans le pays, mais depuis la chute du régime de Kadhafi en 2011, la Libye continue d’être divisée entre deux autorités rivales à Tripoli et Benghazi, en plus d’une myriade de groupes armés et de tribus opposés les uns aux autres.