Ghassan Salamé, le médiateur onusien dans la crise libyenne, fera lundi un briefing devant le Conseil de sécurité sur le processus de réconciliation inter-libyen conduit par l’ONU, alors que sur le terrain, les irréconciliables protagonistes de la crise font perdurer le chaos politique et l’insécurité dans le pays.
Deux principaux points figurent dans les échanges de Ghassan Salamé avec les membres du Conseil de sécurité. Le premier est celui de l’organisation d’un référendum sur une nouvelle Constitution, le second porte sur la tenue d’élections législatives et présidentielles.
L’ONU espère mettre en œuvre les deux échéances avant la fin de l’année. Cette perspective paraît toutefois lointaine au vu des rivalités qui divisent deux autorités revendiquant chacune la légitimité politique, en plus de la présence d’une myriade de groupes armés et de mouvements djihadistes.
A Benghazi (Est), le maréchal Khalifa Haftar, rival coriace du gouvernement d’union nationale (GNA), basé à Tripoli et reconnu par l’ONU, continue de mener son propre agenda.
Dans l’Est du pays, l’Armée Nationale Libyenne (ANL) sous commandement du maréchal tente de reprendre Derna, ville côtière de 150.000 habitants, des mains d’une coalition de groupes djihadistes.
Depuis plusieurs jours, l’aviation de l’ANL y mène d’intenses bombardements pour ouvrir la voie aux forces terrestres. Une escalade qui suscite l’inquiétude à la fois du GNA, présidé par Fayez Al Sarraj et de la mission de l’ONU en Libye (Manul).
Les deux estiment que la poursuite de l’insécurité dans l’Est ainsi que dans le Sud peut s’étendre à d’autres villes, ce qui risque de replonger le pays dans la violence généralisée qui s’est installée après la chute du régime de Kadhafi en 2011.