En Egypte, après l’adoption en juin d’un texte permettant aux autorités de bloquer un site Internet ou un compte si elles le considèrent menaçant pour la sécurité, le Parlement est revenu à la charge cette semaine, avec trois nouvelles lois qui resserrent l’étau autour de la profession de journaliste et élargissent les pouvoirs des organes de contrôle des médias.
Les trois textes adoptés lundi concernent dans un premier temps l’élargissement des organismes étatiques de contrôle des médias. Le Conseil Suprême des Médias, l’Autorité Nationale de la Presse et l’Autorité Nationale des Médias voient ainsi leurs prérogatives élargies. Elles seront désormais dirigées par des membres désignés par le gouvernement ou la présidence.
Parallèlement à ce texte, le parlement a également adopté une loi qui accorde l’immunité judiciaire à certains officiers supérieurs pour des faits ayant eu lieu entre 2013 et 2014. Une période durant laquelle plusieurs journalistes ont été emprisonnés sans motif probant.
Ces textes, qui doivent encore être ratifiés par la Présidence avant d’entrer en vigueur, ont été largement décriés par la société civile et plusieurs médias égyptiens.
Pour ces derniers, il s’agit d’un « retour en arrière » qui ne présage rien de bon. En effet, les médias en ligne, qui jouissaient d’une certaine liberté, seront désormais étroitement surveillés. Le gouvernement pourra décider de fermer les sites en ligne à n’importe quel moment, et sans apporter de justification à ses décisions.