Le groupe armé Front démocratique du peuple centrafricain (FDPC) a attaqué lundi le village de Lokoti, dans l’ouest du pays. Deux camions et une moto ont été incendiés, ainsi que onze personnes ont été prises en otage, selon des sources sécuritaires locales.
« Les casques bleus sont dans une phase d’action et de recherche dans la zone », a indiqué mercredi à la presse le porte parole de la MINUSCA (mission des Nations unies pour la stabilisation de la Centrafrique) Vladimir Monteiro.
L’ONU reprochait au groupe armé d’avoir érigé des barricades sur la route nationale 1, la seule permettant d’approvisionner Bangui depuis le Cameroun, et volé une dizaine de pick-up.
Le Premier ministre centrafricain, Firmin Ngrebada, avait alors « appelé à la raison » le FPDC. » (Nous) n’avons pas signé un accord de paix pour revenir à la guerre », avait-il déclaré.
Après la signature d’un accord de paix début février entre Bangui et 14 groupes armés, dont le FDPC, ce dernier avait érigé des barricades en signe de mécontentement vis-à-vis des autorités qui, selon lui, n’avaient « pas respecté » l’accord dans la formation du gouvernement.
Un nouveau round de négociations avait eu lieu mi-mars en Ethiopie, et un nouveau gouvernement avait été nommé le 22 mars.
Si le leader du groupe, Abdoulaye Miskine, avait décliné le poste ministériel qui lui était destiné, l’un de ses proches avait été nommé « conseiller spécial » à la Primature et l’autre préfet de la Nana-Mambéré, région de l’ouest.
L’accord de Khartoum, soutenu par tous les partenaires de Bangui et préparé depuis 2017 par l’Union africaine, est le huitième signé depuis le début de la crise marquée par le renversement en mars 2013 du président François Bozizé.
Riche en ressources naturelles, la Centrafrique est déchirée par la guerre, qui a forcé près d’un quart des 4,5 millions d’habitants à fuir leur domicile.