Au moins quatre personnes voyageant dans un car reliant Dori à Arbinda, dans le nord du Burkina Faso, ont été tuées mardi par des individus armés qui pourraient être des jihadistes.
« Un car d’une compagnie de transport en commun a été intercepté dans le village de Liki (10 km au nord d’Arbinda) mardi vers 13h00 par un groupe d’individus armés qui a abattu quatre passagers, après avoir procédé à un +contrôle d’identité+ », a expliqué une autorité locale jointe à Arbinda.
« Les quatre personnes abattues sont membres de la même communauté ethnique » foulfé, a indiqué la même source à l’AFP, précisant que les autres occupants, peuls, du bus ont été relâchés.
« Il s’agit vraisemblablement de membres de groupes armés terroristes qui écument la région », a estimé la même source, précisant que la « assaillants ont opéré à bord de motocyclettes ».
Arbinda est une commune de la province du Soum et de la région du Sahel au Burkina Faso.
Débuté avril, soixante-deux personnes ont été tuées lors d’attaques jihadistes suivies d’affrontements intercommunautaires dans cette commune, frontalière du Mali.
Au Burkina Faso, tout comme au Mali, les tensions dégénèrent périodiquement en violences entre Peuls, traditionnellement éleveurs, souvent nomades et musulmans, présents dans toute l’Afrique de l’Ouest, et autochtones agriculteurs.
Certains membres de la communauté peule ont rejoint des groupes jihadistes. Il n’est pas rare que des populations fassent l’amalgame entre Peuls et jihadistes et lancent des représailles sanglantes sur fond de conflits intercommunautaires.
Samedi dernier, deux camions-citernes ayant quitté Ouagadougou pour ravitailler la commune d’Arbinda en hydrocarbures ont été interceptés par des individus armés vers Gorgadji et conduits en direction de la frontalière malienne, selon des sources sécuritaires et locales.
Les chauffeurs des camions ont été retrouvés sains et saufs lundi dernier.
Le Burkina Faso est confronté depuis quatre ans à des attaques de plus en plus fréquentes et meurtrières, attribuées à des groupes jihadistes, dont Ansarul Islam, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) et l’Etat islamique au grand Sahara (EIGS).
D’abord concentrées dans le nord du pays, qui ont ensuite visé la capitale et d’autres régions, notamment l’Est, ces attaques ont fait depuis 2015 plus de 320 morts, selon un comptage de l’AFP.
Les forces de l’ordre burkinabè ont le plus grand mal à enrayer la spirale des violences, bien qu’elles assurent régulièrement procéder à des opérations contre les groupes jihadistes.