Cinq manifestants, dont quatre étudiants, ont été tués par balles lundi lors d’un rassemblement dans la ville d’Al-Obeid dans le centre du Soudan, selon un comité de médecins proche du mouvement de contestation dans ce pays.
« Cinq martyrs sont tombés sous les tirs de snipers lors d’un rassemblement pacifique », a précisé le comité dans un communiqué en faisant état d’un nombre indéterminé de blessés et sans préciser dans l’immédiat les raisons pour lesquelles ils manifestaient.
Déclenchées après le triplement du prix du pain, les manifestations se sont transformées en contestation du régime qui a poussé l’armée à destituer et arrêter en avril le président Omar el-Béchir après 30 ans au pouvoir.
Le 17 juillet, les généraux au pouvoir et les leaders de la contestation ont conclu, après des négociations, un accord sur un Conseil souverain composé de cinq militaires et six civils qui sera chargé de mener la transition pendant un peu plus de trois ans. Ils reprennent mardi les négociations pour finaliser certains points en suspens.
Depuis décembre, la répression de la contestation a fait 246 morts, dont 127 manifestants tués le 3 juin sur les lieux d’un sit-in à Khartoum, selon un bilan du comité de médecins fourni avant les manifestations d’Al-Obeid. Les autorités donnent des bilans divergents et inférieurs.
Par ailleurs, le numéro deux du Conseil militaire au pouvoir au Soudan, Mohammed Hamdan Daglo, dont les forces ont été accusées de la dispersion brutale d’un sit-in de manifestants à Khartoum en juin, a rencontré lundi le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a au Caire.
Lors de sa première visite officielle en Egypte, M. Daglo a informé le président égyptien des développements au Soudan, et M. Sissi a réitéré « la position stratégique » de son pays « appuyant la stabilité et la sécurité » du voisin soudanais, selon le porte-parole de la présidence au Caire.