Le Rwanda a salué samedi la décision du Mécanisme pour les tribunaux pénaux internationaux (MTPI) de maintenir la condamnation de l’ancien ministre rwandais Augustin Ngirabatware pour son rôle dans le génocide de 1994 au Rwanda.
Lors d’une audience de révision du procès de Augustin Ngirabatware, tenue vendredi à Arusha en Tanzanie, la justice internationale a confirmé la peine de l’ex ministre du Plan au moment du génocide, condamné en appel à 30 ans de prison par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), pour génocide et incitation à commettre le génocide dans sa commune de Nyamyumba, dans le nord-ouest.
La recevabilité des demandes du réexamen des procès pour génocide pourrait mettre en cause les condamnations du TPIR dans plusieurs affaires liées au génocide de 1994 qui a fait plus d’un million de morts, a dit M. Bizimana, ajoutant que « ce serait aussi un travail de minimisation de la gravité du génocide perpétré contre les Tutsi et une consécration de la culture de l’impunité ».
Le Mécanisme pour les tribunaux pénaux internationaux avait accepté en juin 2017 la demande de révision du procès du Nyamyumba sur la base de rétractations de témoins l’ayant incriminé, une première pour un condamné du TPIR.
Les témoins, rappelés à la barre, ont finalement maintenu leurs témoignages initiaux, expliquant avoir un moment voulu se rétracter à la suite de pressions de la part de proches de Ngirabatware.
Au terme de l’audience de révision du procès, le juge président, Theodor Meron, a annoncé que « la chambre décide à l’unanimité que le jugement reste en vigueur dans tous ses aspects ».
Né en 1957 à Nyamyumba, Ngirabatware avait fui le Rwanda en juillet 1994, avant d’être arrêté en Allemagne en 2007 puis transféré au TPIR un an plus tard.