Cinquante-cinq personnes accusées de massacres de civils en Ituri entre 2017 et 2018 ont été condamnées à perpétuité samedi par un tribunal militaire dans cette région du nord-est de la République démocratique du Congo, a annoncé l’armée congolaise dimanche.
Le tribunal militaire de garnison de Bunia a « condamné hier (samedi) à perpétuité 55 personnes, dont un militaire, un policier et un agent de l’Agence nationale de renseignements (ANR) complices des miliciens », a déclaré à l’AFP le lieutenant Jules Ngongo, porte-parole de l’armée dans la région.
Ils ont été « reconnus coupables de crime contre l’humanité » par viol et meurtre dans le territoire de Djugu, entre 2017 et 2018. La justice leur a attribué aussi les massacres de civils, des pillages et des incendies des villages entiers.
Au total, soixante-deux personnes arrêtées à différents endroits étaient poursuivies dans cette affaire, dont le procès a repris le 20 août, après treize mois d’interruption.
Les juges ont « acquitté sept autres personnes », a précisé le porte-parole militaire. Les personnes condamnées ont cinq jours pour faire appel.
Fin 2017-début 2018, le territoire de Djugu a été secoué par des violences intercommunautaires, entraînant des dizaines de morts et des milliers de réfugiés vers l’Ouganda, de l’autre côté du lac Albert. Des violences ont repris en juin.
L’Ituri avait déjà été le théâtre d’un conflit entre les communautés hema (éleveurs et commerçants) et lendu (agriculteurs) qui avaient fait des dizaines de milliers de morts entre 1999 et 2003 dans cette province riche en or, frontalière de l’Ouganda et du Soudan du Sud.