Des experts estiment que l’absence d’accord entre l’Ethiopie, le Soudan et l’Egypte sur la construction du grand barrage de la Renaissance (GERD) sur le Nil Bleu en Ethiopie, pourrait susciter un conflit entre les trois pays avec de graves conséquences humanitaires.
Selon les média égyptiens, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a affirmé que son pays déploie des effets assidus pour surmonter les obstacles entravant le processus de négociations en cours sur le barrage de la Renaissance, précisant que le président al Sissi œuvre pour parvenir à un accord qui préserve les intérêts communs d’Égypte, du Soudan et d’Éthiopie.
Dans ce même contexte, le Caire a annoncé mardi soir dans un communiqué avoir accepté « immédiatement » une invitation américaine pour une rencontre entre les ministres égyptien, soudanais et éthiopien des Affaires étrangères afin de « débloquer l’impasse » dans les négociations au sujet du grand barrage de la Renaissance (GERD) sur le Nil Bleu, en Ethiopie.
La construction du GERD, qui a débuté en 2012 par l’Ethiopie, va réduire le débit du fleuve, ce qui aura un effet direct sur l’eau dont l’Egypte en dépend à 90% pour son approvisionnement.
Début octobre, des négociations à Khartoum entre l’Egypte, le Soudan, et l’Ethiopie avaient abouti à une « impasse », selon le Caire.
Depuis, l’Egypte cherche à obtenir une médiation internationale. Mais la diplomatie éthiopienne rejette la médiation, la qualifiant de « déni injustifié des progrès » réalisés pendant les négociations.
Les négociations entre les trois pays ont été bloquées depuis neuf ans.
Le Nil est le plus long fleuve du monde et sert d’artère vitale en Afrique de l’Est pour les 10 pays qu’il traverse.
Le Nil Bleu, qui prend sa source en Ethiopie, rejoint le Nil Blanc à Khartoum pour former le Nil qui traverse le Soudan et l’Egypte avant de se jeter dans la Méditerranée.
Le GERD est censé devenir la plus grande centrale hydroélectrique d’Afrique, avec une production de 6.000 mégawatts.
L’Ethiopie a annoncé que le barrage devrait commencer à produire de l’électricité d’ici fin 2020 et sera complètement opérationnel d’ici 2022.
L’Egypte demande un minimum annuel garanti de 40 milliards de m3, ce à quoi l’Ethiopie n’a pas donné son accord, et évoque un « droit historique » sur le fleuve, garanti par une série de traités.