Plusieurs comtés du nord du Kenya font face depuis plusieurs semaines à des invasions de criquets qui dévastent et détruisent toutes les cultures sur leur passage menaçant la sécurité alimentaire de la région.
Le Centre de prévision et d’applications climatologiques (ICPAC), relevant de l’organisation régionale Igad, a mis en garde contre les péripéties de cette invasion acridienne sur la sécurité alimentaire des comtés du nord du Kenya, qui viennent de connaître des inondations destructives qui ont affecté plusieurs infrastructures et détruit des dizaines d’hectares de cultures. « Si cette situation persévère, cela pourrait provoquer un problème de sécurité alimentaire de premier plan », a averti Guleid Artan, responsable de l’ICPAC.
Cette mise en garde concorde avec celle émise par l’Agence des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) qui a estimé qu’un seul essaim de criquets peut couvrir une surface de 2.400 km2 et ravager les moyens d’existence des populations rurales dans leur course effrénée pour se nourrir et se reproduire.
Les essaims de criquets dévastent déjà depuis des semaines les champs et les pâturages de l’Ethiopie, de la Somalie et du Kenya, et des foyers ont été localisés à Djibouti, au Soudan et en Erythrée, selon la même source, redoutant désormais leur apparition au Soudan du Sud et en Ouganda.
Si rien n’est fait, le nombre d’insectes ravageurs « pourrait être multiplié par 500 d’ici le mois de juin », envahissant le Soudan du Sud et l’Ouganda, dévastant les cultures sur son passage, dans des zones déjà très vulnérables, a mis en garde l’agence de l’ONU.
« Plus de 11 millions de personnes au Kenya, en Éthiopie et en Somalie souffrent déjà d’une insécurité alimentaire aiguë. Les criquets menacent d’aggraver les choses. Il est essentiel d’anticiper une éventuelle détérioration », a averti la FAO sur un tweet.
L’Ethiopie et la Somalie n’avaient pas vu d’essaims de criquets pèlerins d’une telle ampleur depuis 25 ans, et le Kenya n’avait pas eu à affronter de menace acridienne d’une telle force depuis 70 ans, selon la FAO.
Les essaims de criquets dévastent déjà depuis des semaines les champs et les pâturages de l’Ethiopie, de la Somalie et du Kenya, et des foyers ont été localisés à Djibouti, au Soudan et en Erythrée, selon la même source, redoutant désormais leur apparition au Soudan du Sud et en Ouganda.
Selon l’organisation, si rien n’est fait le nombre de criquets pourrait en effet être multiplié par 500 d’ici le mois de juin. Alors que les pluies commencent en mars, a expliqué le coordinateur de la FAO pour l’Afrique de l’Est, David Phiri, « il y aura une nouvelle vague de reproduction », estimant que « maintenant est le meilleur moment pour contrôler les essaims et protéger les moyens de subsistance et la sécurité alimentaire des populations ».