Kenya : la guerre contre les criquets pèlerins (expert)

Le Kenya a besoin d’une technologie de drone avancée pour contenir les criquets pèlerins qui dévastent les fermes et les pâturages dans différentes parties du pays, a conseillé le Dr Muo Kasina. 

Selon le Dr Muo Kasina, président de la Société d’entomologie du Kenya, les avions déployés par le ministère de l’Agriculture pour effectuer des pulvérisations aériennes « ne font pas le poids face aux énormes essaims de criquets ».

«Le gouvernement doit obtenir l’aide de pays dotés d’une technologie de drone avancée pour faire face à la menace acridienne avant qu’elle ne devienne incontrôlable», a-t-il averti.

Cité par le journal « Daily Nation », le scientifique a expliqué que l’avion n’est pas en mesure d’accéder à certaines zones comme les vallées profondes et les contours des montagnes, où certains criquets pourraient passer.

Il a déclaré qu’en dépit des efforts du gouvernement pour lutter contre les criquets par pulvérisation aérienne, le nombre de criquets entrant chaque jour dans le pays est écrasant, d’où la nécessité de changer de stratégie.

« Jusqu’à présent, nous avons détecté plus de 20 essaims entrant au Kenya à différents points de la Somalie. Chaque essaim compte environ 80 millions de criquets couvrant entre deux et quatre kilomètres», a-t-il averti, ajoutant qu’il s’agit de la pire invasion depuis plus de 50 ans.

Ce mouvement apparemment sans entrave des ravageurs a remis en question l’efficacité de la campagne de pulvérisation aérienne de 230 millions de shillings (2,3 millions de dollars) menée par le ministère de l’Agriculture, les dirigeants appelant à une révision de l’exercice.

Face à cette situation alarmante, les Nations Unies ont lancé un appel à un soutien international urgent pour contenir cette invasion acridienne qui menace de dévaster les régions agricoles de l’Afrique de l’Est.

L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a appelé à un financement d’urgence de 70 millions de dollars (7 milliards de shillings) pour lutter contre les criquets par des pulvérisations aériennes soutenues.

«C’est devenu une situation de dimension internationale qui menace la sécurité alimentaire de toute la région», a déclaré Qu Dongyu, directeur général de FAO.

«Les autorités de la région ont déjà relancé les activités de contrôle mais, compte tenu de l’ampleur et de l’urgence de la menace, un soutien financier supplémentaire de la communauté internationale des donateurs est nécessaire pour pouvoir accéder aux outils et aux ressources nécessaires.»

Lundi, le directeur général de l’Organisation de lutte contre le Criquet pèlerin d’Afrique orientale, Stephen Njoka, a déclaré que le nombre des avions effectuant des pulvérisations aériennes avait été porté à six contre cinq auparavant.(MAP)