Au moins cent individus ont été enlevés par des séparatistes armés dans les régions anglophones du Cameroun avant les élections législatives et municipales dimanche, a assuré mercredi Human Rights Watch (HRW) tout en accusant les militaires de « nouveaux abus ».
« Des séparatistes armés (…) ont enlevé plus d’une centaine de personnes, incendié des biens et menacé des électeurs dans la période précédant les élections », a affirmé mercredi dans un rapport l’organisation internationale HRW.
« Les forces de sécurité de l’État n’ont pas suffisamment protégé les civils des menaces posées par les séparatistes, mais ont plutôt commis de nouveaux abus à leur encontre au cours de la même période », ajoute l’ONG.
Des militaires et des groupes armés indépendantistes anglophones s’affrontent dans les régions anglophones de l’Ouest.
Le conflit aurait fait plus de 3.000 morts depuis 2017 et forcé plus de 700.000 personnes à fuir leur domicile.
Les séparatistes armés veulent l’indépendance du Cameroun anglophone, qu’ils nomment Ambazonie.
« Les séparatistes armés s’en sont pris aux personnes souhaitant participer aux élections (…), que ce soit en tant que candidats, fonctionnaires électoraux, activistes ou citoyens », écrit HRW.
« Parmi les personnes ciblées, (…) des membres et des partisans du parti du Front social démocrate (Social Democratic Front, SDF, principal parti d’opposition à l’Assemblée nationale), que les séparatistes accusent de ne pas être solidaires de leur cause », rapporte l’ONG.