Un lourd climat de doute s’est installé à Alger avec l’absence prolongée du président Abdelmadjid Tebboune, hospitalisé depuis plus d’un mois en Allemagne, faisant craindre une vacance du pouvoir pire que celle qui a conduit à la chute de Bouteflika, alors que l’armée se retrouve en première ligne comme la véritable tenante du pouvoir en Algérie.
Les informations sur l’état de santé d’Abdelmadjid Tebboune qui a théoriquement achevé le traitement recommandé anti-Covid 19, demeurent du domaine du secret d’Etat plus que du médical.
Le chef d’état-major de l’armée, le général Saïd Chengriha, cherche pourtant à éviter à tout prix la réédition du scénario de 2019, lorsque le général Gaïd Salah est monté au créneau pour durement réprimer le Hirak qui menaçait de renverser le régime.
Ainsi en l’absence du chef de l’Etat, âgé de 74 ans, et dont l’état de santé serait préoccupant, voire désespéré selon des sources médiatiques algériennes, le général Chengriha essaie de jouer la carte de la légalité constitutionnelle, en propulsant au-devant de la scène le président par intérim du Sénat, Salah Goudjil.
Salah Goudjil, âgé de 89 ans, pourra appliquer l’Article 102 dans la mesure où le constat de vacance de pouvoir se fait.
Ce dernier est apparu dans quelques activités protocolaires, qui relèvent constitutionnellement des prérogatives du chef de l’État, aujourd’hui gravement malade.
Mais en faisant le choix d’orchestrer cette étape d’incertitudes à partir des coulisses, le général Chengriha veut aussi amortir le choc des critiques qu’il a essuyées au sein même de l’armée pour sa gestion catastrophique de la crise de Guerguarat.
Plusieurs officiers et hommes politiques algériens critiquent l’aventurisme de l’opération Guerguarat, dont les conséquences ont été désastreuses au niveau international, aussi bien pour l’Algérie que pour le polisario.
Mais actuellement, même le général Chengriha serait hospitalisé en Suisse pour des complications d’une maladie qu’il traine depuis des années. L’ironie du sort.