EXCLUSIF : Le « deal » secret d’Alger et Moscou pour « punir  » l’Espagne sur le Sahara Occidental

" title=

Selon un haut responsable du ministère de l’Energie et des Mines Algérien, avec lequel Sahel Intelligence s’est entretenu, « de nombreux coups de téléphones entre le ministère et la Présidence de Gazprom…

ont eu lieu durant le Week-end , et les membres du cabinet du ministre ont été convoqués à leur bureau, écourtant ainsi leur congé ». Selon cette même source, des « broyeurs ont été déplacés, et des hauts fonctionnaires détruisaient un certain nombre de documents ». Toujours selon ce haut responsable, un « deal » secret lierait le ministère de l’énergie et des mines, la Sonatrach, et le géant Gazier Russe Gazprom, afin qu’il s’approprie les actifs de la société espagnole Repsol. En effet, dans le prolongement de la crise entre l’Espagne et l’Algérie relative au projet Medgaz, Le Gouvernement Algérien a informé l’autorité de surveillance des marchés Espagnole (CNMV) lundi 3 Septembre de son intention d’annuler un contrat d’exploitation du Gaz naturel signé en 2004 entre les société Repsol (48% du projet), Natural Gas (32%) et Sonatrach (20%). Le Projet, estimé à près de 5 milliards d’Euros, et qui prévoyait l’exploitation en gaz naturel de la région de Gassi Touil (135 Km de Hassi Messaoud) passe désormais de facto sous contrôle algérien total.
Le Groupe Repsol a immédiatement dénoncé l’annulation du contrat et exprimé son intention de soumettre la question à un arbitrage international.
La judiciarisation du conflit semble, selon les éléments disponibles pour le moment, inéluctable, tant le manque à gagner pour les Espagnols est considérable. De surcroît,  l’Union Européenne a également réagi en annonçant la  création d’une commission d’enquête sur les conditions d’annulation du contrat.
Selon plusieurs éditorialistes Espagnols, cette crise est à mettre en corrélation directe avec la position espagnole dans le dossier du Sahara Occidental, qui est venue s’ajouter aux divergences de fond sur le projet Medgaz.
Ce dernier est pourtant d’une importance stratégique pour l’Algérie, mais cette dernière semble tirer sa vitalité et son agressivité retrouvée d’une autre source : le renforcement des liens avec Gazprom, le géant russe du Gaz.
Toujours selon notre source : « Les membres du cabinet du ministre étaient très excités, ils disaient tous : mieux vaut Gazprom que les espagnols, les russes, au moins, ils savent mettre de l’huile dans la machine… »
En effet, une autre information, qui pourrait être anodine, vient jeter une lumière crue sur la crise entre l’Espagne et l’Algérie.
Selon plusieurs blogs spécialisés dans l’Energie, des sources proches de la direction de Gazprom ont révélé l’imminence de la création d’un bureau du géant Russe à Alger. Cette information, qui en était au stade de rumeur le 29 Août, a été confirmée lundi 3 Septembre.
Elément probant qui vient accréditer la thèse d’un accord secret entre Alger et la Russie, les médias Russes se sont immédiatement alignés sur la position algérienne, avec à leur tête l’agence Russe d’information Internationale Novosti.
Cette dernière est même allé plus loin que les médias Espagnols en liant directement la crise au dossier du Sahara Occidental. Ainsi, selon l’agence Russe :
 « Le célèbre politologue espagnol Cezar Vidal, commentant la décision algérienne, l'a qualifiée de " strictement politique ", et a accusé le gouvernement espagnol de commettre des " bévues " sur la scène internationale.
Il a fait remarquer que " ces dernières années cet équilibre a été rompu, suite au changement de cap pris par le gouvernement socialiste qui s'est orienté vers un rapprochement unilatéral avec Rabat, ce qui a suscité le mécontentement de nos partenaires algériens ".
" L'année dernière, l'Algérie a augmenté les prix du gaz naturel qu'elle nous livrait, avant de rompre ce contrat avantageux. Ces décisions reflètent toutes deux le mécontentement suscité par la rupture de l'équilibre politique qui unissait Madrid à ses partenaires du Maghreb ", a ajouté le politologue. (Fin de citation)
Ces éléments mis bout à bout tendent tous vers une concertation à tous les niveaux entre la Russie et l’Algérie pour « punir » l’Espagne, en la frappant au portefeuille. Le Maroc étant un « dégât collatéral » qui arrange l’Algérie.
Il s’agit donc d’une véritable collusion entre les deux pays, qui entre dans le cadre d’un partenariat stratégique, visant à faire des deux pays les maîtres du Gaz Européen.
En effet, du point de vue Russe, le rapprochement entre Gazprom et Sonatrach intervient à un moment où les divergences s’intensifient -L’hiver approchant et la Russie désirant négocier en position de force- avec l’Ukraine et la Biélorussie, sur fond de volonté Russe de renégocier les prix.
C’est un donc à un véritable chantage que se livre l’axe Moscou-Alger, dicté par des adversaires communs et des agendas politiques et économiques convergents.
En prenant l’Europe en étau, la Russie désire reprendre la main sur son image et  faire pression sur les activistes des droits de l’homme qui ont vivement critiqué Vladimir Poutine suite à l’assassinat non encore élucidé de Litvinenko en plein cœur de Londres.
Alger, quand a elle, se sent forte avec les différents partenariats noués avec la Russie et l’Afrique du Sud, et estime être moins tributaire des Gazoducs avec les investissements massifs consentis dans le domaine du GTL, qui devraient être opérationnels dès 2009.
Le timing de cette opération n’est pas anodin. Comme nous le rappelions précédemment, l’Europe entre dans l’automne, et la demande en Gaz va donc exploser. Sur fond de tensions, le prix aura donc tendance à atteindre des sommets, ce qui arrange la Russie comme l’Algérie. En Espagne, l’affaire a eu des retombées immédiates sur la bourse de Madrid, qui a dévissé dès mardi matin matin, entraînant dans sa chute plusieurs dizaines de multinationales espagnoles.
L’Algérie affirme sa stratégie de puissance et veut, 48 h après l’annonce du méga investissement de Renault-Nissan au Maroc (qui a provoqué la colère des médias algériens), s’affirmer comme le seul acteur économique de premier plan au Maghreb. Elle utilise pour cela son arme de prédilection : Le gaz.