La récente arrestation par la police marocaine de neuf narcotrafiquants Libyens et Marocains, a mis au jour un vaste réseau transfrontalier de trafic de drogue, dont les connexions s’étendaient du Maroc jusqu’en Egypte. Le trésor de guerre de ce réseau laisse tout simplement perplexe. Dirigé par un Libyen, le réseau démantelé avait déjà à son actif des dizaines d’expéditions portant sur quelque 90 tonnes de cannabis. L’impassible filature montée par les services de sécurité marocains depuis 2011, a finalement été payante. En plus de l’arrestation du noyau dur du réseau, le pistage a permis la saisie de plus de 1,5 million d’euros sur les narcotrafiquants et de nombreux et puissants véhicules.
Un butin qui en dit long sur l’ampleur de ce trafic transnational. Parfaitement bien structuré, le réseau disposait de diverses ramifications et pouvait compter sur des collaborateurs présents au Maroc, en Algérie, en Libye, au Niger, au Mali et jusqu’en Egypte. Les narcotrafiquants convoyaient la drogue du Maroc vers l’Algérie de nuit, à travers des endroits où le contrôle des services de sécurité est rendu plus difficile par l’étendue des zones désertiques. En Algérie, d’autres membres du réseau prennent le relais et transportent la drogue sur les grandes étendues du sud algérien, jusqu’aux frontières avec le Mali et le Niger. Les narcotrafiquants tirent amplement profit de la porosité des frontières des pays du Sahel et de la présence de réseaux locaux de contrebande, qui ne dédaignent pas de monnayer leurs services aux groupes rebelles de la région ou à d’autres réseaux. De là, des cellules locales reprennent la drogue et l’acheminent à travers des circuits bien rodés jusqu’au sud libyen, et delà en Egypte.
Les fonds issus de ce juteux trafic étaient ensuite recyclés sur les marchés internationaux et leurs bénéfices transférés au Maroc. Selon des sources marocaines sûres, l’incroyable trésor de guerre de ce réseau se chiffre à la bagatelle de 30 millions de dollars.