Avec la triple dynamique issue de la situation de quasi chaos chez son voisin malien, de l’expansion d’AQMI et de la circulation accrue d’armes depuis la guerre civile en Libye, l’Algérie a décidé de revoir sa stratégie de barrage au dangers issus du Sahel
et de renforcer la sécurité de ses frontières au Sud. Selon plusieurs informations recoupées, cette re-sécurisation passera par un apport complémentaire d’unités de l’Armée Nationale Populaire (ANP), du Groupement des Gardes Frontières (GGF), ainsi que d’officiers du renseignement issus des rangs du DRS (Département Renseignement et Sécurité).
De récentes opérations témoignent des nouveaux dispositifs mis en place dans la région par Alger, et notamment de l’implication accrue des limiers du renseignement algérien, qui ont eu pour mission de renforcer les capacités d’interception électromagnétique sur zone, et de mettre en place de nouveaux canaux de communication cryptés afin de permettre une meilleure interaction entre les diverses parties prenantes.
Illustration de cette nouvelle stratégie, a l’aube de la journée de dimanche dernier, un véhicule tout-terrain avec à son bord plusieurs terroristes de nationalités différentes, dont des libyens, et qui tentait de franchir les frontières algériennes par Kaci Amoul au sud de la wilaya de d’Illizi a été intercepté par les forces de sécurité algériennes, épaulées par les nouvelles unités mises en place. Trois terroristes ont été abattus, les deux restants capturés vivants et une douzaine d’armes, des munitions, de la littérature « djihadiste » et une grande quantité d’explosif qu’ils tentaient d’introduire sur le territoire algérien ont été saisis.
Autre avatar de cette réorganisation des services de sécurité algériens, à Tamanrasset, les aveux d’un suspect arrêté il y a quelques mois ont permis l’arrestation de deux terroristes dans la ville durant le mois de mars dernier. Ceux-ci seraient complices de l’attentat suicide contre le siège de la gendarmerie nationale. Ces aveux ont permis l’identification d’une dizaine de terroristes, algériens, maliens et mauritaniens, actuellement recherchés pour trafic d’explosif. Un vaste plan d’attaque contre les infrastructures sécuritaires dans la ville a également été déjoué par les forces de sécurité. Les wilayas d’Ouargla et d’Illizi sont régulièrement les cibles d’opérations d’inspection de la part des forces de l’APN et de la Gendarmerie nationale qui recherchent des explosifs grâce à des équipements de détection très sophistiqués.
Ce sont des centaines de kilomètres de frontières dans le Sud et le Sud-est de l’Algérie qui font désormais l’objet d’une surveillance accrue qui mobilise un important effectif militaire ainsi que l’ensemble des services de renseignement. Un dispositif qui devrait permettre pour à l’Algérie à lutter plus efficacement contre les forces terroristes en provenance du Nord du Mali, de la Mauritanie, du Niger et de la Libye et qui menacent sa sécurité.