Le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Türk, a exprimé son effroi jeudi après la diffusion de vidéos montrant des exécutions extrajudiciaires de civils à Khartoum, suite à la reprise de la capitale par les Forces armées soudanaises (FAS) fin mars. Depuis deux ans, l’armée soudanaise mène une guerre contre les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), et a récemment repris le contrôle de la ville, qui était sous leur domination.
L’ONU n’a cependant pas mentionné les récentes accusations d’un comité de résistance prodémocratie et du collectif d’avocats Emergency Lawyers, qui ont rapporté que 85 personnes auraient été tuées en une semaine au sud de Khartoum dans des attaques imputées aux paramilitaires.
Selon l’ONU, les vidéos diffusées sur les réseaux sociaux depuis le 26 mars montrent des hommes armés, certains en uniforme, exécutant des civils dans des lieux publics. Ces actes sont attribués aux FAS, aux forces de sécurité de l’État et aux milices affiliées. Le Haut-Commissariat a aussi signalé que, dans la région de Janoub Al Hezam au sud de Khartoum, au moins 20 civils ont été tués, dont une femme.
M. Türk a rappelé que les exécutions extrajudiciaires violent gravement le droit international humanitaire et les droits humains. « Les auteurs et les responsables de commandement doivent être tenus responsables en vertu du droit pénal international », a-t-il déclaré.
En outre, l’ONU a constaté une augmentation des discours de haine et des appels à la violence en ligne, ciblant particulièrement les groupes ethniques des régions du Darfour et du Kordofan.
La guerre au Soudan, qui a éclaté le 15 avril 2023 entre le général Abdel Fattah al-Burhan, chef des Forces armées soudanaises (FAS) et président du Conseil souverain du Soudan et le général Mohamed Hamdan Daglo (Hemedti) des Forces de soutien rapide (FSR), un groupe paramilitaire puissant au Soudan , a causé des dizaines de milliers de morts et déplacé plus de 12 millions de personnes, exacerbant la crise humanitaire.