Le représentant spécial français pour le Sahel Jean Felix-Paganon poursuit ses consultations dans cette région confrontée au péril terroriste, en vue de présenter un plan d’action.
C’est dans cet objectif précis qu’il a été mandaté par le ministre français des affaires étrangères, Laurent Fabius. Et le fait que le patron du Quai d’Orsay ait porté son choix sur un diplomate chevronné, traduit l’importance que Paris accorde au problème du Sahel, où l’activisme jihadiste menace la stabilité de toute la région. Le volontarisme de la France est aussi perçu comme un exemple en direction de l’Union européenne et du Conseil de sécurité de l’ONU. Paris compte en effet sur l’implication de la communauté internationale aux côtés des Etats membres de la CEDEAO pour parvenir à un retour à la normale dans le Nord du Mali. Aussi la mission de Jean Felix-Paganon, qui a déjà été en poste au Caire, ne s’annonce-t-elle pas de tout repos. La première étape du périple de l’émissaire français a été Bamako. Il y a remis au premier ministre malien de transition Cheick Modibo Diarra, un message de Laurent Fabius. Cette visite à Bamako en premier est un témoignage de soutien de l’Etat français aux institutions de transition du Mali qui font face à une crise sans précédent. Car, en plus de l’instabilité exacerbée par le séparatisme touareg et le terrorisme d’Aqmi, la situation alimentaire aussi ne cesse de se dégrader dans le pays.
Après Bamako, plusieurs capitales de la région figurent dans l’agenda de Felix-Paganon. En premier le Burkina-Faso, dont le président est activement impliqué dans la médiation au Mali au nom de la CEDEAO. Blaise Compaoré a déjà pris langue avec les principaux groupes armés qui contrôlent le nord du Mali. D’abord avec les séparatistes touaregs du MNLA (Mouvement de Libération Nationale de l’Azawad). Puis avec des dirigeants du mouvement islamiste Ansar Dine. Les deux groupes armés ont montré leur disposition à s’asseoir à la table des négociations, sans toutefois céder sur leurs principales revendications : l’indépendance du nord Mali pour les premiers et l’application de la charia pour les seconds. Aussi l’étape de Ouagadougou pourrait-elle s’avérer particulièrement importante pour l’émissaire français.