La libération mercredi au Mali des deux otages espagnols et de leur collègue italienne, enlevés en octobre 2011 dans les camps du Polisario en Algérie, met fin à un calvaire de plusieurs mois pour les trois humanitaires européens.
Leur libération est intervenue après le paiement d’une rançon, a assuré Mohamed Ould Hicham, porte-parole du groupe armé responsable de l’enlèvement, qui se réclame lui-même du Mujao. Ce mouvement avait exigé 30 millions d’euros en échange de la libération des otages, mais le porte-parole n’a pas précisé le pays ou les personnes qui ont versé la rançon. Ould Hicham a également affirmé que le Mujao avait obtenu la libération de trois prisonniers liés à cette affaire. Parmi ces prisonniers figure Memine Ould Oufkir, un sahraoui des camps de Tindouf qui était détenu en Mauritanie où il avait été arrêté en compagnie de deux complices. Leur arrestation à Nouakchott était intervenue quelques jours après le rapt des trois européens dans le fief du Polisario dans l’ouest algérien. L’enquête sur le kidnapping des trois européens, dont deux femmes une espagnole et une italienne, avait établi la complicité d’éléments du Polisario, le front qui lutte pour l’indépendance du Sahara occidental avec le soutien de l’Algérie. Memine Ould Oufkir avait un accès direct au lieu de résidence des coopérants européens, ce qui lui a facilité, avec ses compères, la tache de l’enlèvement. Il a ensuite remis les otages à un groupe armé lié au Mujao, le mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest.
Ce dernier, qui a lui-même fait scission d’Aqmi, s’est chargé de conduire les otages à travers les vastes étendues désertiques, jusqu’au Mali. Là, le Mujao était en terrain conquis. Il avait un allié de taille : les groupes d’Ansar Dine avec lesquels il occupe aujourd’hui tout le Nord Mali.