Plus de 70% de la population sud-soudanaise sera confrontée à une faim extrême en 2022, a mis en garde le Programme alimentaire mondial (PAM).
Les calamités climatiques et les violences à caractère politico-ethnique persistantes ont forcé à l’exode des dizaines de milliers de Sud-Soudanais qui « pourraient mourir de faim sans aide alimentaire », a souligné le PAM dans un communiqué, ajoutant que le pays connaîtra « sa pire crise alimentaire ».
« Une urgence alimentaire cachée submerge le Soudan du Sud avec environ 8,3 millions de personnes – y compris des réfugiés – qui vont connaître une faim extrême dans les mois à venir », a ajouté l’agence onusienne.
« L’ampleur et la gravité de cette crise sont troublantes. Nous constatons que des gens à travers le pays ont épuisé toutes leurs options disponibles pour joindre les deux bouts et maintenant ils n’ont plus rien », a affirmé Adeyinka Badejo, directrice adjointe du PAM dans le pays.
Cette alerte humanitaire intervient quelques semaines après que les Nations unies ont mis en garde contre un « risque réel de retour au conflit » dans le pays.
Un rapport de l’Onu avait affirmé récemment que 440 civils avaient été tués entre juin et septembre 2021 dans des affrontements entre les factions fidèles au vice-président Riek Machar et l’armée loyale au président Salva Kiir.
Depuis son indépendance du Soudan en 2011, le Soudan du Sud est en proie à une crise économique et politique chronique et peine à se remettre de la guerre civile qui a fait près de 400.000 morts et quatre millions de déplacés entre 2013 et 2018.