Niger : 44 civils tués dans une attaque près de la zone des « trois frontières »

Au moins 44 civils ont été tués vendredi 21 mars dans une attaque terroriste survenue dans le sud-ouest du Niger, près de la zone dite des « trois frontières », une région devenue un épicentre du terrorisme au Sahel. L’attaque a été attribuée au groupe terroriste État islamique au Sahara (EIS), selon un communiqué du ministère nigérien de l’Intérieur.

Les faits se sont déroulés dans le village de Fambita, situé dans la commune rurale de Kokorou, à l’heure de la prière du vendredi, lorsque des terroristes lourdement armés ont encerclé la mosquée. Alors que des dizaines de fidèles accomplissaient leur prière, les assaillants ont mené un massacre d’une rare cruauté. Le bilan provisoire fait état de 44 morts, tous des civils, et de 13 blessés, dont 4 dans un état grave.

« Les terroristes ont également incendié le marché et les habitations pendant leur repli », a indiqué le ministère, précisant que cette attaque s’inscrit dans un contexte de violences régulières dans cette zone stratégique aux confins du Niger, du Mali et du Burkina Faso. Les autorités nigériennes ont décrété un deuil national de 72 heures, de samedi à lundi.

Cette nouvelle attaque témoigne de la persistance des violences jihadistes dans la région, où les civils sont fréquemment pris pour cibles. Depuis plusieurs années, la zone des « trois frontières » est le théâtre de multiples attaques, qui provoquent des déplacements massifs de populations locales. En décembre dernier, une autre attaque avait coûté la vie à 21 civils, lorsqu’un convoi de marchandises avait été attaqué.

Face à l’intensification des attaques, le Niger, le Mali et le Burkina Faso, membres de l’Alliance des États du Sahel (AES), ont annoncé la mise en place d’une force militaire conjointe de 5 000 soldats pour lutter contre les groupes jihadistes. Des opérations militaires conjointes sont déjà en cours, mais les autorités restent confrontées à la difficulté de sécuriser cette vaste région instable.

La situation sécuritaire dans la zone des « trois frontières » continue de se dégrader, mettant en lumière la nécessité d’une réponse régionale et internationale renforcée pour faire face à la menace croissante des groupes terroristes dans le Sahel.