Afrique du Sud-Corruption: Londres interdit de contrat le cabinet Bain & Company

Le cabinet de conseil basé aux Etats-Unis Bain & Company est interdit de contrats avec le gouvernement britannique pour trois ans, pour « faute professionnelle grave » dans le cadre des accusations de corruption généralisée sous la présidence de Jacob Zuma en Afrique du Sud.

« Après avoir examiné le rôle de Bain dans les allégations de capture d’Etat et de corruption par l’ancien gouvernement sud-africain », Londres considère l’entreprise « comme coupable de faute professionnelle grave », a indiqué l’exécutif britannique.

Bain ne pourra plus répondre aux appels d’offre du Cabinet office, le ministère chargé de la coordination de l’action du gouvernement, pendant trois ans. Des directives similaires seront données à l’ensemble des services de l’exécutif, dont le cabinet n’est pas un prestataire stratégique, est-il précisé.

Le début de la période d’exclusion a été fixée de manière rétroactive au 4 janvier 2022.

Le gouvernement britannique explique s’être appuyé sur les conclusions accablantes de la commission d’enquête sur la corruption d’Etat sous l’ex-président Jacob Zuma, rendues publiques fin juin après quatre années d’enquêtes, et qui ont abouti à la mise en cause de près de 1.500 personnes.

Ce rapport décrit la « capture d’Etat », formule employée en Afrique du Sud pour désigner les années de corruption rampante, et notamment un système de siphonnage des entreprises publiques qui aurait permis de détourner l’équivalent d’au moins 30 milliards d’euros, selon une estimation de l’actuel président sud-africain Cyril Ramaphosa.

La société Bain avait été embauchée entre 2015 et 2016 par le gouvernement sud-africain pour restructurer l’administration fiscale (SARS). Le contrat qui devait initialement s’étaler sur six semaines pour près de 150.000 euros, a finalement duré plus de deux ans pour une somme totale de 9,2 millions d’euros, et s’est étendu à de nombreux autres secteurs.

Une partie de ces contrats est soupçonnée d’avoir servi à dissimuler des pratiques fiscales litigieuses de l’ancien président Jacob Zuma.