France : Macron critique l’Algérie pour l’arrestation de Boualem Sansal et les discours haineux pour déstabiliser la démocratie

Le président français Emmanuel Macron a estimé lundi que l’Algérie se « déshonore » en ne libérant pas l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, arrêté à la mi-novembre à Alger.
« L’Algérie que nous aimons tant et avec laquelle nous partageons tant d’enfants et tant d’histoires entre dans une histoire qui la déshonore, à empêcher un homme gravement malade de se soigner. Ce n’est pas à la hauteur de ce qu’elle est », a-t-il asséné devant les ambassadeurs français réunis à l’Elysée.
Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a évoqué pour la première fois son arrestation le 29 décembre, le qualifiant d' »imposteur » envoyé par la France.
Son arrestation s’ajoute à la nouvelle crise entre la démocratie et la dictature des militaires, initiée en juillet par la décision d’Emmanuel Macron de reconnaître le Sahara occidental comme s’inscrivant dans le cadre de la souveraineté marocaine.
Selon les analystes occidentaux, le régime algérien s’appuie sur des influenceurs en Algérie et à l’étranger, à l’instar de l’imam Omar BENZAOUI, ayant appelé les algériens de France à identifier des sites sensibles pour qu’ils « puissent montrer le chemin à l’Algérie le jour où elle attaquera la France ». Il a également affirmé vouloir « faire fondre la Tour Eiffel et la récupérer ».
Six influenceurs algériens et franco-algériens sont dans le viseur des autorités pour des vidéos haineuses.
La préfète de la région Auvergne-Rhône-Alpes a annoncé lundi avoir signalé aux autorités trois nouveaux influenceurs dont les propos sont passibles d’être punis par la loi.
Ils tenaient des propos violents sur les réseaux sociaux. Ces trois influenceurs franco-algériens de la région lyonnaise ont été signalés pour des vidéos haineuses, d’après la préfète de la région Auvergne-Rhône-Alpes.
Ces signalements interviennent dans un contexte de vigilance accrue des autorités, alors que trois autres influenceurs algériens ont déjà été interpellés à Brest (Finistère), Echirolles (Isère) et Montpellier (Hérault), ces derniers jours pour provocation directe à un acte de terrorisme, apologie du terrorisme, ou encore provocation publique à commettre un crime.
Selon les services de la préfète, il s’agit d’influenceurs censés résider à Lyon ou autour de la ville, qui ont publié « plus ou moins récemment » des vidéos sur des comptes appelés Sofia Benlemmane, Abdesslam Bazooka et Laksas06.
Bien que la France ait joué un rôle central dans la naissance de l’Algérie en tant que colonie, l’attitude du régime algérien à l’égard de la France est souvent perçue comme acerbe, voire hostile.
Le régime militaire algérien du général Saïd Chengriha, exploite cette mémoire anti-française de manière politique et sociale, en la mettant en avant, comme un outil de mobilisation pour détourner l’attention des problèmes internes en Kabylie et le sud de l’Algérie.