Des experts travaillant pour l’ONU viennent d’établir un rapport qui affirme que des exilés proches de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo avaient établi un vaste réseau dans la région, établissant des contacts avec les islamistes d’Ansar Dine et l’ex-junte militaire du Nord Mali. Ce réseau aurait eu pour but de mener des opérations de déstabilisation contre le régime de l’actuel président ivoirien Alassane Ouattara.
Ces accusations revêtent une importance particulière puisque depuis le mois d’août, les forces de sécurité de Côte d’ivoire sont victimes d’une série d’attaques meurtrières. Selon le rapport de 26 pages, un représentant des partisans de l’ex-président Gbagbo aurait rencontré à la frontière entre la Mauritanie et le Sénégal un représentant d’Ansar Dine, l’un des groupes islamistes armés proches d’AQMI qui contrôlent le Nord du Mali. Il aurait été question d’un soutien technique et militaire, de la mise à disposition de mercenaires pour des opérations de déstabilisation. Les experts de l’ONU font également état d’une autre réunion, cette fois-ci entre des représentants des exilés pro-Gbagbo et des membres de l’ancienne junte militaire malienne. La rencontre a eu lie fin juin dernier, dans un camp militaire à Bamako. L’objectif des militaires maliens serait un affaiblissement de la CEDEAO elle-même, dont le chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara est actuellement le président en exercice. Le chef des putschistes maliens, le capitaine Amadou Haya Sanogo, aurait personnellement pris part à ladite réunion. En plus de fréquentes circulations d’armes entre la Côte d’Ivoire et le Mali voisin, le rapport des experts soutient également que le Ghana servirait de centre de commandement pour les attaques en Côte d’Ivoire et que l’Est du Libéria abriterait des centres de recrutement et d’entraînement de groupes armés pro-Gbagbo.
Le rapport doit être examiné par le Conseil de sécurité de l’ONU le 31 octobre prochain. Mais, il est d’ores et déjà contesté par les partisans de Laurent Gbagbo. Bernard Houdin, le conseiller spécial de Laurent Gbagbo crie à la « manipulation grossière » et Charles Blé Goudé, l’ancien chef du mouvement de jeunesse « Patriotes » pro-Gbagbo dénonce « un programme d’éradication des pro-Gbagbo ».