Mali : Les Nations Unies expriment leur « grave préoccupation » face aux tensions croissantes dans le nord

Les Nations Unies (ONU) ont émis une déclaration dimanche, exprimant leur inquiétude face à l’aggravation des tensions dans le nord du Mali, ce qui pourrait perturber le retrait planifié de la Mission onusienne, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), dans ce pays d’Afrique de l’Ouest.

La situation actuelle met en danger le transfert en toute sécurité du personnel des Nations Unies et des biens appartenant aux pays contributeurs de troupes et à l’ONU, a averti l’organisation internationale.

L’ONU réaffirme sa volonté de respecter le délai établi pour le retrait de la MINUSMA, fixé au 31 décembre 2023 par le Conseil de sécurité à la demande du Mali. Cependant, elle a noté que les tensions croissantes dans le nord du Mali augmentent la probabilité d’un départ forcé de la Mission, sans possibilité de récupérer l’équipement appartenant aux pays contributeurs de troupes ou à l’ONU.

Face à la menace constante des rebelles, la MINUSMA a commencé à retirer ses troupes de la moitié de ses bases à travers le pays. Le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric, a déclaré que l’ONU suivait avec prudence le convoi qui se retire d’Aguelhok, dans la région septentrionale de Kidal, pour se rendre à Gao, une traversée de 550 km dans un contexte sécuritaire en dégradation.

Par ailleurs, l’armée malienne a accusé la Minusma de compromettre la sécurité à Aguelhok, dans le nord du pays, en se retirant de son camp de manière « précipitée » et en laissant le champ libre aux « terroristes ».

L’armée malienne a exprimé son regret devant le départ hâtif de la Minusma d’Aguelhok sans le transférer aux autorités maliennes, ce qui met en danger le processus en cours et la sécurité dans cette localité.

Les terroristes ont profité de la situation pour s’introduire dans le camp et détruire plusieurs installations, mais ont été neutralisés par les forces armées maliennes, selon l’armée malienne.

Le retrait des quelque 11 600 soldats et 1 500 policiers de la Minusma, issus de plusieurs nationalités, se poursuivra jusqu’au 31 décembre. Cette décision a été prise à l’unanimité par le Conseil de sécurité de l’ONU le 30 juin dernier, et le retrait de la Minusma du territoire malien a commencé le 1er juillet, conformément à un calendrier qui prévoit la fermeture des camps de Douentza (centre), d’Aguelhok et de Tessalit (nord) après Kidal.