Moody’s a dégradé la note de la dette à long terme du Kenya et a exprimé des perspectives négatives, après que le président William Ruto a retiré un projet de budget controversé incluant de nouvelles taxes. Le retrait du texte est intervenu le 26 juin, après des violences marquées par l’assaut du Parlement par des manifestants. En réponse, le président kényan a annoncé le 5 juillet une augmentation des emprunts d’environ 169 milliards de shillings (1,2 milliard d’euros) et une réduction des dépenses de l’ordre de 177 milliards de shillings (1,3 milliard d’euros). Cette décision a été prise pour compenser la perte de revenus fiscaux projetés.
Moody’s a jugé que le choix du gouvernement de ne pas poursuivre les augmentations d’impôts prévues, mais plutôt de réduire les dépenses pour diminuer le déficit budgétaire, représentait un changement significatif de politique avec des implications matérielles sur la trajectoire budgétaire et les besoins de financement du Kenya. En conséquence, l’agence a abaissé la note de la dette à long terme du pays de B3 à Caa1, tout en maintenant des perspectives négatives.
Le gouvernement avait justifié ces mesures fiscales comme nécessaires pour améliorer la flexibilité financière d’un pays déjà lourdement endetté, avec une dette publique atteignant environ 70% du PIB. Cependant, la contestation sociale, notamment la campagne « Occupy Parliament » lancée sur les réseaux sociaux, a pris de l’ampleur et a conduit à une série de manifestations depuis la présentation du budget au Parlement le 13 juin.
Malgré ces turbulences, la monnaie kényane est restée relativement stable face au dollar depuis le début des manifestations, se négociant autour de 128 shillings pour un dollar, après avoir atteint un point bas en janvier à plus de 160 shillings.