Le gouvernement soudanais, qui boycotte les pourparlers de cessez-le-feu à Genève, a annoncé dimanche l’envoi d’une délégation au Caire pour discuter de la mise en œuvre d’un accord humanitaire signé en 2023 entre l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide (FSR), engagées dans un conflit sanglant depuis avril 2023.
Cette décision, prise après des discussions avec l’émissaire américain Tom Perriello et à la demande du gouvernement égyptien, a été confirmée par le Conseil de souveraineté soudanais dans un communiqué officiel.
Le conflit oppose l’armée soudanaise, dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, aux FSR, commandées par son ancien adjoint, le général Mohamed Hamdane Daglo. La délégation soudanaise discutera au Caire de la mise en œuvre de l’accord de Jeddah, négocié sous la médiation saoudo-américaine, qui prévoit des « passages sécurisés » pour les civils et l’acheminement de l’aide humanitaire. Cependant, cet accord n’a jusqu’à présent pas été appliqué.
Parallèlement, les Etats-Unis ont lancé des pourparlers en Suisse pour négocier un cessez-le-feu, en présence des FSR mais sans la participation de l’armée soudanaise, qui conteste le format de ces discussions. Tom Perriello a assuré que l’absence du gouvernement soudanais à Genève n’empêche pas les discussions, qui se poursuivent de manière indirecte par téléphone.
Certains progrès ont été réalisés concernant l’accès humanitaire au Soudan, où plus de 25 millions de personnes souffrent d’une faim aiguë. L’armée soudanaise a accepté jeudi de rouvrir le poste-frontière crucial d’Adré, entre le Darfour occidental et le Tchad, facilitant ainsi l’acheminement de l’aide.
L’Egypte, soutien de longue date du général Burhane, est également présente à Genève aux côtés des Emirats arabes unis, de l’Union africaine, des Nations unies et de l’Arabie saoudite, qui coparrainent les pourparlers.
Les participants aux négociations ont salué la décision du gouvernement soudanais de rouvrir le point de passage frontalier d’Adré pour trois mois, ainsi que l’engagement des FSR à coopérer pour les livraisons humanitaires, en particulier vers le Darfour et le Kordofan.
Le communiqué appelle également la communauté internationale et les organisations humanitaires à saisir cette opportunité pour intensifier leurs efforts afin de sauver des vies dans les régions les plus touchées par le conflit. La guerre au Soudan, qui dure depuis avril 2023, a plongé le pays au bord de la famine, et l’insécurité persistante a entravé l’acheminement de l’aide humanitaire.