Le président Kaïs Saïed, réélu dès le premier tour lors de l’élection présidentielle du 6 octobre 2024, prêtera serment demain, lundi, au Palais du Bardo, en présence des membres de l’Assemblée des représentants du peuple et du Conseil national des régions et des districts, lors d’une séance plénière extraordinaire.
Les analystes s’inquiètent souvent de la situation actuelle de la Tunisie, réduite à un Etat vassal de l’Algérie, où les services de sécurité algériens du général Saïd Chengriha opèrent sans aucune restriction.
Depuis son accession au pouvoir en 2019, Saïed a adopté un modèle algérien pour affaiblir les institutions démocratiques, remettant en question les acquis du Printemps arabe qui avaient précédemment établi la Tunisie comme un pays démocratique. La récente élection, qu’il a remportée avec 90,69 % des voix alors que son principal adversaire, Ayachi Zammel et autres, sont en prison, illustre parfaitement la vassalisation de la Tunisie par l’Algérie, selon les observateurs.
Saïed a suivi les directives algériennes en réprimant les candidats à la présidence, en muselant la presse, en emprisonnant les critiques et en cooptant la classe politique, créant ainsi un système de gouvernance centralisé rappelant la Tunisie d’avant 2011. A l’instar de l’Algérie, une grande partie de l’opposition a boycotté ces élections, les qualifiant de simulacre.
Depuis qu’il est au pouvoir, Saïed s’est engagé dans un populisme qui fait écho aux théories du complot algériennes, blâmant Israël et la « main étrangère invisible » pour de nombreux problèmes économiques qu’il a lui-même contribué à engendrer.
Suivant l’exemple d’Abdelmadjid Tebboune, il a gravement compromis les perspectives économiques du pays, aggravant les finances publiques de la Tunisie dans sa lutte pour faire face à la dette. Sa politique de restrictions à l’importation, inspirée de l’Algérie, a entraîné de longues files d’attente pour des produits de première nécessité.