Le gouvernement malien a averti qu’il pourrait prendre des mesures contre Barrick Gold, une des principales entreprises étrangères du secteur minier. En réponse, Barrick Gold a rejeté les accusations des autorités concernant des manquements à ses obligations.
La compagnie détient 80 % et l’État malien 20 % des deux sociétés exploitant le complexe aurifère de Loulo-Gounkoto, l’un des plus grands au monde, situé dans l’ouest du Mali. Les relations entre Barrick Gold et les autorités militaires, qui ont accédé au pouvoir en 2020, se sont tendues ces derniers mois, notamment en raison de tentatives de renégociation des conditions d’exploitation des ressources naturelles.
Les ministères des Mines et de l’Économie ont accusé Barrick Gold de ne pas respecter ses engagements, menaçant d’en tirer « toutes les conséquences ». Dans un communiqué commun, ils ont mentionné des infractions liées à la responsabilité sociétale et environnementale, ainsi qu’à la réglementation des changes, soulignant les « risques sérieux » pour l’avenir de l’entreprise au Mali, avec un permis d’exploitation expirant au début de 2026.
Dans une déclaration jeudi soir, Barrick Gold a nié les allégations de Bamako, affirmant avoir versé 50 milliards de FCFA (80 millions d’euros) au gouvernement début octobre. La compagnie a également fait savoir qu’elle souhaitait trouver une « solution mutuellement acceptable » pour résoudre l’impasse actuelle.
En outre, le conseil des ministres a validé un décret pour transférer à l’État les parts détenues par la sud-africaine AngloGold Ashanti et la canadienne Iamgold dans la coentreprise exploitante, chacune à 40 %. L’État possédait déjà les 20 % restants. Par ailleurs, la société australienne Firefinch a annoncé en mai avoir cédé toutes ses parts dans la mine d’or de Morila à la Sorem pour un dollar, ainsi que tous ses titres miniers au Mali, également pour un dollar.