Algérie : La femme kabyle, martyrisée par le régime algérien, désillusionnée par le MAK, continue de résister

Les femmes et les filles kabyles, qui participent au Hirak, un mouvement de contestation populaire qui secoue l’Algérie depuis 2019, sont victimes de violences et de répressions brutales de la part des services sécuritaires algériens.

Ces violences portent en elles une douleur profonde et une histoire de souffrance, de résistance et de survie, selon Human Rights Watch.

Depuis des années, ces femmes sont soumises à des tortures physiques et psychologiques, à des violences sexuelles, et à un climat de terreur imposé par le régime algérien (Amnesty International).

Pourtant, un nouveau phénomène émerge, un sentiment croissant de désillusion et de méfiance envers certains leaders du mouvement indépendantiste kabyle, notamment Ferhat Mehenni, président du Mouvement pour l’Autodétermination ou l’indépendance de la Kabylie (MAK), et de son gouvernement en exil.

Le régime algérien, à travers ses forces de sécurité, a déployé une série de méthodes de torture et de violence contre ceux qu’ils considèrent comme des ennemis politiques, et parmi les premières victimes, on trouve les femmes kabyles.

Ces dernières, qu’elles soient militantes ou simples citoyennes, ont été torturées, violées et emprisonnées, parfois pour des motifs aussi anodins que leur simple participation à des manifestations ou leur engagement en faveur de l’autodétermination de la Kabylie (Reporters Sans Frontières).

Les autorités algériennes ont systématiquement utilisé la violence sexuelle comme un instrument de répression, visant à briser l’esprit de résistance des femmes kabyles.

Les témoignages recueillis par des organisations de défense des droits humains sont accablants : des violences sexuelles de la part des forces de l’ordre, des humiliations, des arrestations arbitraires et des disparitions forcées font partie de leur quotidien.

Ces abus font non seulement partie de la guerre psychologique menée contre les Kabyles, mais visent aussi à punir toute forme de contestation politique ou de revendication identitaire.

Cependant, de nombreuses femmes et militantes expriment leur mécontentement face à l’inaction perçue de son soi-disant gouvernement en exil en France, en ce qui concerne la question des violences faites aux femmes.

Le manque de réactivité ou d’actions concrètes pour défendre les victimes de la répression, l’incapacité de rendre justice aux souffrances endurées par les femmes kabyles, ainsi que les accusations de dérives autoritaires au sein du MAK, ont profondément ébranlé la confiance que ces femmes plaçaient dans leurs dirigeants (Le Point, « Les critiques contre Ferhat Mehenni et le MAK », 2024).

Le gouvernement en exil, même s’il revendique l’autonomie ou l’indépendance de la Kabylie et dénonce la brutalité du régime algérien, est perçu comme distant, voire insensible aux réalités quotidiennes des militantes kabyles, particulièrement celles qui souffrent directement de la répression.

Les accusations de violences sexuelles, de répression brutale et de négligence à l’égard des souffrances des femmes ont conduit à un climat de méfiance à l’égard du MAK et de ses dirigeants. Si le mouvement lutte pour un idéal d’autodétermination ou autre, la réalité de son fonctionnement semble, pour certains, déconnectée des réalités de terrain, en particulier des souffrances endurées par les femmes kabyles (Mediapart, « Les failles du MAK et les espoirs déçus des femmes kabyles », 2023).

Pour beaucoup, Ferhat Mehenni et son gouvernement en exil ne semblent pas suffisamment actifs pour mettre en place des mécanismes de soutien pour les victimes, ni pour organiser une véritable résistance sur le terrain face aux autorités algériennes.

Les femmes kabyles, malgré les épreuves et les sacrifices qu’elles ont endurés, ne renoncent pas face au régime militaire algérien.