Niger : Le général Tiani inaugure les assises nationales du Niger pour fixer la durée de la transition

Le général Abdourahamane Tiani, chef du régime militaire du Niger, a ouvert samedi à Niamey une série de cinq jours d’ »assises nationales » visant à déterminer la durée de la transition, suite au coup d’État de juillet 2023. Cette rencontre est censée permettre de définir les étapes à venir pour le pays.

Lors de la cérémonie d’ouverture, retransmise en direct sur Télé Sahel, Tiani a souligné que ces assises ne devaient « en aucun cas servir de tremplin pour une conquête du pouvoir à venir ». Il a ajouté que ces discussions devraient être « un moment d’échanges constructifs » afin de « fédérer tous les Nigériens ».

Un mois après avoir pris le pouvoir, le général avait annoncé une période de transition de trois ans, mais il n’en a plus reparlé depuis. Depuis le coup d’État, qui a renversé le président Mohamed Bazoum le 26 juillet 2023, les activités des partis politiques sont suspendues. Toutefois, en début d’année 2024, des concertations ont eu lieu dans les huit régions du pays pour préparer ces assises, et le régime a promis un retour à l’ordre constitutionnel « dans les meilleurs délais ».

L’événement, qui se déroule du 15 au 19 février, devrait accueillir plus de 600 participants, bien que des médias étrangers n’aient pas été accrédités pour couvrir l’événement. Parmi les invités à la cérémonie, trois anciens présidents étaient présents : Mahamadou Issoufou (prédécesseur de Bazoum), Mahamane Ousmane (ancien président déchu en 1996 par un coup d’État) et le général Salou Djibo, qui avait renversé Mamadou Tandja en 2010. Des diplomates et des représentants d’institutions internationales étaient également présents. L’Ordre des avocats du Niger a annoncé dans un communiqué qu’il « s’abstenait de participer » aux assises.

Le président de la commission dirigeant les assises, Mamoudou Harouna Djingarey, a déclaré : « Nous sommes ici réunis pour bâtir un Niger fort, digne, souverain et tourné vers l’avenir. » Cette commission devra remettre son rapport final au général Tiani au début du mois de mars.

Le Burkina Faso et le Mali, deux autres pays dirigés par des régimes militaires et membres de l’Alliance des États du Sahel (AES) aux côtés du Niger, sont représentés à cet événement par des ministres et des experts, selon les organisateurs.

Quant à la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), elle a rejeté la transition de trois ans proposée par le régime, lequel a quitté officiellement l’organisation en début d’année, à l’instar du Burkina Faso et du Mali.