Soudan du Sud : Arrestation d’un troisième proche du vice-président Riek Machar

Le ministre sud-soudanais de la Paix a été arrêté jeudi, devenant ainsi le troisième allié du vice-président Riek Machar, rival de longue date du président Salva Kiir, à être interpellé cette semaine. Cette vague d’arrestations intervient dans un contexte de tensions croissantes entre les deux camps, a indiqué le porte-parole de Machar.

Puok Both Baluang, le responsable presse de Riek Machar, a déclaré sur Facebook que « le Service de sécurité national (NSS) a encore frappé, arrêtant l’honorable Stephen Par Kuol, ministre de la Consolidation de la Paix et Secrétaire général du Comité national de transition (CNT), à son bureau il y a quelques minutes ».

Cette arrestation survient après celles de deux autres proches de Machar : le ministre du Pétrole Puot Kang Chol et le général Gabriel Duop Lam, qui ont été interpellés mardi et mercredi. Ces arrestations ont alimenté les préoccupations concernant l’avenir du fragile accord de paix signé en 2018 entre le camp de Salva Kiir et celui de Riek Machar. Bien que l’accord ait permis de mettre fin à la guerre civile qui a fait près de 400 000 morts et déplacé quatre millions de personnes entre 2013 et 2018, de nombreuses mesures restent non appliquées.

Récemment, des tensions ont de nouveau éclaté, notamment dans l’État du Haut-Nil (nord-est), où l’armée a rapporté avoir été attaquée par une milice affiliée à Machar, ancien chef rebelle, soulevant des craintes d’une « violence généralisée ». Un rapport des Nations unies publié la semaine dernière a également dénoncé le rôle des dirigeants sud-soudanais dans l’exacerbation de l’instabilité et de la violence dans le pays.

Face à cette situation, plusieurs pays, dont les États-Unis, l’Union européenne et le Royaume-Uni, ont exprimé leur inquiétude et ont appelé, dans un communiqué mercredi soir, à « la cessation immédiate des hostilités » et à « la retenue maximale ». Ils ont également exhorté les dirigeants basés à Juba à s’engager dans un dialogue pacifique et à privilégier l’intérêt du peuple sud-soudanais.

Selon des analystes, plusieurs récentes décisions au sein du gouvernement semblent viser à renforcer le pouvoir de Salva Kiir, au détriment de Riek Machar.