RDC : Plus de 100 000 réfugiés en moins de trois mois selon l’ONU

Plus de 100 000 Congolais ont été contraints de fuir les violences dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC) pour se réfugier dans les pays voisins, un exode qui a eu lieu en moins de trois mois, a annoncé Eujin Byun, le porte-parole Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), lors d’une conférence de presse à Genève.

Depuis 2021, le groupe armé M23, soutenu par des forces rwandaises, a intensifié les combats et mène depuis janvier une offensive rapide dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, à l’est du pays.

« Les affrontements qui se poursuivent au Nord-Kivu, notamment dans les territoires de Masisi et Walikale, ainsi qu’une situation sécuritaire extrêmement instable à Bukavu et ses environs, ont poussé des centaines de milliers de civils à fuir », a précisé Mme Byun.

« Les sites d’hébergement autour de Goma, au Nord-Kivu, qui abritaient 400 000 déplacés internes, ont été complètement détruits, laissant ces familles sans abri ni protection », a-t-elle ajouté.

Le HCR a également souligné que, en raison des réductions budgétaires, les organisations humanitaires ont des difficultés à reconstruire les abris, exposant ainsi les déplacés à des conditions de vie précaires. Le manque de financement, aggravé par la diminution de l’aide internationale, notamment suite aux décisions de l’ex-président américain Donald Trump de geler une grande partie de l’aide étrangère, complique également la distribution de produits essentiels comme des couvertures, des moustiquaires et du savon.

La situation dans les pays voisins, tels que l’Ouganda et le Burundi, est tout aussi préoccupante. Selon le HCR, plus de 28 000 réfugiés congolais ont fui vers l’Ouganda depuis janvier, soit une augmentation de 500 % par rapport à la même période de l’année dernière. En outre, 10 000 autres réfugiés supplémentaires sont attendus d’ici la fin du mois de mars.

Les centres d’accueil en Ouganda sont débordés, accueillant sept fois plus de réfugiés que prévu, et les pénuries de ressources sont sévères. Les établissements de santé sont saturés, et la malnutrition infantile a augmenté en raison de la fermeture de centres de nutrition faute de financements.

Le HCR a aussi mis en garde contre un risque accru de propagation du choléra au Burundi, où la situation est particulièrement alarmante dans la commune de Rugombo, qui abrite la majorité des 68 000 réfugiés arrivés depuis février. Les installations sanitaires y sont insuffisantes et le surpeuplement dans les zones de refuge, notamment autour des stades, a déjà entraîné au moins huit cas suspects de choléra. L’accès aux soins de santé reste limité, aggravant ainsi les risques sanitaires dans cette zone.