France : Le fils du général Saïd Chengriha, l’héritier qui traque les exilés (confidentiel) 

L’Algérie fait face à une affaire sensible impliquant le fils du général Saïd Chengriha. L’officier Chafik Chengriha, attaché militaire à l’ambassade algérienne à Paris, membre des services de renseignement sécuritaire, serait impliqué dans le scandale entourant l’affaire Amir Dz et d’autres figures dissidentes.

D’après des sources franco-algériennes, Chafik est le maître d’œuvre du renseignement, s’occupant des opposants algériens réfugiés en Europe et traquant l’ombre de ceux qui osent défier le régime miliaire algérien. 

Il serait ainsi un acteur central du dispositif de renseignement militaire algérien en France, notamment dans le cadre de l’affaire Amir Boukhors, dit Amir DZ, célèbre influenceur et opposant au régime d’Alger, réfugié en France. Son nom apparaît dans les coulisses d’une affaire de plus en plus explosive mêlant diplomatie, renseignement et justice.

L’affaire Amir DZ a pris un tournant judiciaire vendredi dernier. Trois hommes, dont un employé d’un consulat algérien en France, ont été mis en examen à Paris, notamment pour enlèvement, séquestration et association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste, selon le Parquet national antiterroriste (PNAT).

« L’enlèvement est avéré, y compris par un individu travaillant au consulat d’Algérie à Créteil », a affirmé dimanche le ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau.

Face à cette situation, Alger a réagi avec fermeté. Douze agents et diplomates français, dont certains appartenant au ministère de l’Intérieur, ont été sommés de quitter le territoire algérien, a annoncé lundi Jean-Noël Barrot, ministre français des Affaires étrangères. Cette mesure est perçue comme représailles directes à l’arrestation des ressortissants algériens en France.

Barrot a averti que la France pourrait répondre immédiatement si l’expulsion des fonctionnaires français est maintenue.

Les relations entre la France et l’Algérie sont au plus bas depuis l’été 2024. Le soutien officiel de Paris au plan d’autonomie marocain pour le Sahara occidental, en opposition directe avec les intérêts stratégiques de l’Algérie, avait déjà provoqué un retrait de l’ambassadeur algérien.

Depuis, les points de friction se sont accumulés : litiges migratoires, critiques sur la gestion des libertés en Algérie, et surtout, l’arrestation de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, toujours emprisonné à Alger.

Pour Alger, cette guerre souterraine vise à préserver le système en place. Pour Paris, elle pose de plus en plus ouvertement la question des activités occultes d’un État étranger sur son sol.