Rwanda : Arrestation de trois hauts responsables de l’Office des mines pour corruption présumée

Le Bureau d’enquête du Rwanda (RIB) a annoncé dimanche l’arrestation de trois hauts responsables de l’Office des mines, du pétrole et du gaz (RMB), ainsi que de quatre hommes d’affaires, dans le cadre d’une enquête pour corruption, abus de pouvoir et enrichissement illicite.

Parmi les responsables interpellés figurent Augustin Rwomushana, John Kanyangira et Richard Niyongabo, respectivement en charge de la stratégie minière, de la traçabilité des minéraux et du cadastre minier. Ils sont actuellement détenus dans les locaux du RIB à Kigali, précise un communiqué officiel.

Les quatre hommes d’affaires arrêtés sont soupçonnés de complicité dans ces affaires de corruption, de détournement de fonds et de blanchiment d’argent. Le RIB n’a pas précisé la date exacte des interpellations.

Cette vague d’arrestations survient alors que Francis Kamanzi, directeur général du RMB, fait déjà l’objet de sanctions de l’Union européenne depuis mars. Bruxelles l’accuse d’avoir profité du conflit dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), une région riche en ressources minières, pour se livrer à l’exploitation illégale des richesses locales. Kamanzi est visé par un gel de ses avoirs et une interdiction de séjour dans l’UE.

A ce stade, il n’a pas été établi si les responsables arrêtés sont directement liés aux trafics de minerais en provenance de la RDC, où les violences se sont intensifiées ces derniers mois, faisant plusieurs milliers de morts selon l’ONU et les autorités congolaises.

Dans cette région déstabilisée, le groupe armé M23, soutenu par Kigali selon Kinshasa, a pris successivement le contrôle des villes stratégiques de Goma puis de Bukavu.

Le Rwanda, de son côté, dément toute volonté de prédation minière et affirme concentrer ses efforts sur la neutralisation des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), une milice composée en partie d’anciens auteurs du génocide de 1994.