Bénin : Huit soldats tués dans le parc national du W 

Huit soldats béninois ont perdu la vie jeudi lors d’une attaque présumée de groupes jihadistes contre deux positions de l’armée dans le parc national du W, au nord du Bénin, une région frontalière du Burkina Faso et du Niger, devenue un foyer d’insécurité croissante.

Selon des sources militaires béninoises, les assaillants ont ciblé deux positions stratégiques de l’opération antijihadiste « Mirador », déployées au niveau des chutes d’eau de Koudou et dans la zone dite du point triple, à la jonction des frontières entre le Bénin, le Niger et le Burkina Faso.

Le bilan provisoire fait également état de treize blessés dans les rangs béninois. Les forces armées auraient neutralisé onze assaillants.

Depuis 2022, le Bénin est confronté à une intensification des attaques jihadistes, propagées depuis les pays voisins où sévissent des groupes affiliés à l’État islamique (EI) et à Al-Qaïda. Pour y faire face, les autorités ont lancé l’opération « Mirador », mobilisant près de 3.000 soldats, suivis du recrutement de 5.000 militaires supplémentaires.

La région du point triple reste un épicentre de cette violence. En janvier dernier, 28 soldats béninois y avaient été tués lors d’une attaque revendiquée par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM ou JNIM), lié à Al-Qaïda.

L’attaque de jeudi n’a pas encore été revendiquée, mais le collectif Wamaps – spécialisé dans l’analyse sécuritaire au Sahel – l’attribue à la Katibat Abou Hanifa, une branche du GSIM active à la frontière entre le Bénin, le Niger et l’est du Burkina Faso. 

Un rapport de la fondation Konrad Adenauer, publié en mars 2025, confirmait déjà la présence active de la Katibat Hanifa dans la province burkinabè de la Tapoa et dans le parc du W côté béninois. Le groupe serait également impliqué dans la progression du jihadisme vers le sud du Niger.