Le président burkinabè et médiateur régional dans la crise malienne Blaise Compaoré commence ce lundi à Ouagadougou les négociations entre les touaregs et le pouvoir central de Bamako pour essayer de parvenir à un accord sur la ville de Kidal. Celle-ci est toujours contrôlée par le MNLA (Mouvement National de Libération de l’Azawad) et le MIA (Mouvement Islamique de l’Azawad) qui s’opposent au retour de l’armée et de l’administration maliennes.
Le dialogue direct entre les protagonistes sera précédé de consultations séparées entre les parties et la médiation et de discussions avec les partenaires que sont la France, les Nations unies et l’Union Africaine. Le MNLA a dépêché son chef Bilal Ag Acherif et Bamako sera représenté par Tiébilé Dramé. Les deux représentants sont déjà dans la capitale burkinabè. Le MIA, une dissidence du mouvement islamiste Ansar Dine, enverra son secrétaire général Algabass Ag Intalla, en son nom mais également en celui du HCUA (Haut Conseil pour l’Unité de l’Azawad), une organisation qui veut fédérer tous les groupes armés encore installés dans le Nord. Son arrivée est attendue dans le courant de la semaine.
L’issue de ces négociations est cruciale pour éviter une régression de la situation au Mali. Tout d’abord pour éviter un retour aux armes, avec en mémoire la conquête du Nord par les Touaregs au début de l’année passée qui avait entraîné la partition du pays avec l’émergence des islamistes d’Ansar Dine, d’AQMI et du MUJAO. Ensuite pour espérer une tenue des élections en juillet prochain comme exigée par la France.
Le travail de médiation du président burkinabè pour le compte de la CEDEAO, commencé l’année dernière, avait été suspendu en raison des récentes opérations militaires menées par la France et d’autres pays africains contre les djihadistes.